La journée d’hier

Il n’y a pas de journée vide : à partir de notre journée d’hier, écrire un texte composé de douze moments où il s’est produit quelque chose. Ça peut être une action qu’on a faite, une rencontre, un sentiment éprouvé, un désir, une inquiétude, un changement d’ambiance, une chose vue, etc. Ça peut être quelque chose d’infime, mais le raconter en fera un événement. Développer autant qu’on peut les réflexions ou images que cela entraîne en nous. Mettre ensuite ces douze temps dans l’ordre chronologique de la journée. Ensuite, ajouter deux moments supplémentaires, en les inventant. Puis les placer où bon nous semble dans le déroulement de la journée, parmi les autres.

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Depuis le confinement mes journées se ressemblent. J’ai des moments un peu difficiles, le fait de ne pas travailler, de rester chez moi, avoir des moments de peur, vers 10 h un coup de blues, en ce moment ma santé ne va pas trop bien, mon médecin que j’ai m’a appris de mauvaises nouvelles par rapport à ma greffe, cette semaine je ne pense qu’à ça, mon médecin m’a donné un livre, je ne lis que ça en ce moment douloureux, j’ai une grande angoisse, pourtant dans ce moment-là, j’appelle mon infirmière car elle me donne des conseils pour allez mieux. Donc je n’ai pas encore une date ! Donc pas de Noël pour moi. Cependant quand je vois les photos des enfants à ma sœur je ne baisse pas les bras.

Marcelline

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La journée d’hier à 5h du matin je me suis réveillée avec plein d’idées.

L’idée d’avoir le cours d’écriture sur l’application zoom.

Je déjeune tranquille, j’ai lu un peu puis je fais tourner le lave-linge en même temps je surveille l’heure.

9h je me prépare pour le cours, je mets l’application, rien qui s’annonce, je vois personne.

J’appelle le centre. Fatiha me répond en me disant qu’il y avait personne. J’envoie un message à Dominique qui me répond.

C’est vendredi, voila c’est la déprime totale.

J’ai pas bougé de la table pendant 2 h.

Je vais pour retirer le linge de la machine et un autre problème qui s’ajoute, elle essore plus le linge.

J’étais pas contente de ce pire problème.

À 15 h j’ai rendez-vous chez la kiné, elle me demande si ça va, je réponds oui.

Elle commence à me masser, elle me dit madame vous avez des nœuds vous êtes pas bien aujourd’hui je réponds ça va.

Heureusement c’est la fin.

Je pouvais pas parler, en rentrant j’ai consulté mon téléphone une amie qui m’a envoyé une vidéo de l’enterrement d’une amie qui m’a bouleversée.

J’ai dit ça sert à rien de se faire du mal.

La vie est très courte, j’ai réfléchi, est-ce que ça valait la peine d’avoir le stress qui m’a chamboulée ma journée. Voilà mon amie est décédée, a laissée derrière elle 5 enfants.

C’est la vie qui nous réserve des surprises, il faut profiter au maximum.

La journée du vendredi 11 décembre une grande surprise.

Le téléphone sonne c’est ma mère qui m’appelle, d’habitude c’est moi qui l’appelle, elle a demandé à sa petite fille qui m’appelle.

On s’appelle en facetime pour qu’elle me voie.

Elle était habillée tout en blanc, je lui dis tu es très belle maman. Elle me dit c’est le vendredi, je lui propose un café, on peut dit-elle, je réponds bien sûr je lui montre ma tasse de café elle rigole on me disait dans cette génération tout est possible.

Elle nous raconte une histoire vraie.

Pendant la guerre il y avait un marabout qui passe dans toutes les maisons du village, il s’arrête devant chez moi, et il dit ce n’est pas ça la guerre. La guerre quand on commence à parler à travers les files et qu’il n’y a plus de confiance entre les gens ni la sincérité et quand les gens rigolent avec hypocrisie.

Et les cœurs plein de haine.

Il me demande s’il peut passer la nuit chez moi, j’étais effrayée je lui dis non ce n’est pas possible mon mari n’est pas là et il est très loin.

En déplacement pour les vendanges.

Il me regarde avec un air gentil et me dit qu’il arrive sur le cheval blanc, tu peux préparer un repas et il dit à ma fille, et plein de cadeaux, j’ai dit à ma fille c’est impossible il y a plus 200 km, ce vieillard raconte n’importe quoi c’est impossible.

Malgré mes doutes j’ai demandé à mon beau-frère d’égorger un poulet et j’ai commencé à préparer le dîner, j’ai pas fini et j’entends ma fille crier fort c’est papa.

Le marabout assis sur les marches de la porte dit à ma fille c’est bien la surprise.

Le marabout s’élève, il remercie Dieu.

Il demande à mon mari l’hospitalité, il lui répond c’est moi l’invité.

J’étais très impressionnée de ce que m’a dit le marabout.

J’arrive à la maison derrière moi quelqu’un me dit bonjour je tourne la tête c’est mon fils, comment tu es venu, tu m’as pas dit que tu sors aujourd’hui.

20 minutes après les sœurs et les frères arrivent les neveux tout le monde est là.

Il est très content d’avoir toute la famille autour de lui c’est le chouchou de tout le monde.

Je paniquais j’ai rien préparé les filles se mettent à préparer le repas en 1h tout est prêt.

C’est la fête sans effort même la table était prête je m’attendais pas à tout ça.

C’est le bonheur d’être contente.

*

La journée du 10 décembre 2020. Réveil en douceur, petit déj, toilette, il est 9h10, vite j’appelle Mohamed avant le rush informatique pour avoir un conseil : Je dois montrer un diaporama sur la vie de François dans dix jours, il est monté mais je ne parviens pas à le mettre dans une forme compatible aux clés USB. C’est stressant d’autant plus que ce n’est pas à Lille que je dois le faire.

Mohamed capture mon écran, ses conseils me rassurent.

9h20, je convertis le film sans problème mais je réalise vingt minutes après que je n’ai pas pris le bon fichier, je m’en veux ? Je dois tout reclasser, ça me prend du temps.

11 heures, je sors la voiture pour porter à ma mère qui se repose huit jours dans une maison de retraite car elle a été hospitalisée ce week-end, elle a besoin de quelques bricoles et d’un peu de linge. A 102 ans va-t-elle-y rester ? Est-ce la dernière étape ? Sera-t-elle assez retapée pour rentrer chez elle ? Elle est isolée, Covid oblige ! Elle me raconte sa folle nuit, elle a eu besoin d’aide et a réalisé qu’elle n’avait pas de sonnette, elle s’est levée, a mis sa robe de chambre, est sortie dans le couloir et s’est avancée jusqu’à l’ascenseur sans voir personne, elle a pris sa canne, a tapé sur la porte métallique jusqu’à ce que quelqu’un l’entende…

12 heures, je fais un saut chez Aldi pour acheter des lingettes afin de désinfecter les poignées, les interrupteurs et les robinets. Evidemment je ne peux m’empêcher de prendre en même temps du chocolat. J’ai mauvaise conscience, un peu de culpabilité mais si peu…

En arrivant chez Maurice j’utilise mes lingettes : sentiment de satisfaction du devoir accompli d’autant plus que cela n’avait pas été fait depuis longtemps.

Nous mangeons un couscous vers midi et demi en regardant les mésanges et les moineaux se régaler, nous pouvons même observer en prime un rouge-gorge et un pinson. Merveilleuse émotion partagée bien que les tourterelles ne soient pas au rendez-vous. On mettra des graines sur la terrasse.

Joues rouges, nuque ardoisée, superbe bandes alaires blanches perdues dans des nuances de marron, le pinson m’emmène en haut d’un grand pin dont les branches ploient sous une belle couche de neige, de là-haut je vois deux rails creusés sur l’épais tapis blanc, j’entends crisser la glace et voit un couple de skieurs s’arrêter, se rapprocher, s’enlacer et se coucher sous les branches de mon arbre puis je ne vois plus rien.

Après le repas : une petite sieste. C’est bon d’être l’un près de l’autre. Je me demande comment faire pour envoyer le recueil de poèmes illustrés que j’ai préparé pour la petite fille de Maurice qui habite Alexandrie en Égypte. Je rêve qu’un ibis, celui des hiéroglyphes : tête, cou, queue et pattes noirs, tout le reste immaculé, attrape dans son grand bec recourbé le paquet pour l’apporter à Juliette.

On s’endort. Je me réveille en croyant que je suis chez moi ne comprenant pas pourquoi je vois une structure en bois.

15 heures : café vite pris avec un morceau de chocolat. Nous partons ensuite acheter un nouveau téléphone plus lisible pour ma mère qui utilise pour le moment mon vieux fax où les chiffres sont inscrits noirs sur noir.

Ça va vite, on peut donc aller acheter des scies japonaises chez Leroy Merlin qui se trouve à deux pas. Il n’en reste plus mais « il en reste au magasin de Villeneuve d’Ascq, à dix minutes d’ici ». On y va. On les trouve.

Arrêt sur image : à la sortie du magasin deux grands visages de femmes, aussi hauts que nous, décorent un mini jardin japonais. Visages aux expressions distinctes, aux traits fins et élégants. Il s’en dégage une impression de sérénité telle que nous en restons bouche bée. Nous nous en approchons pour réaliser qu’elles ne sont pas en bronze, ce sont des moulages de ciment peint.

Nous déposons le nouveau téléphone à la maison de retraite.

21 heures : documentaire somptueux sur la vie d’une panthère, images magnifiques qui me rappellent tous les moments passés en Afrique de l’est, en campant avec François et nos amis. La vie continue, je suis près de Maurice et nous regardons émerveillés cet animal évoluer dans la savane.

J’appelle ma mère pour savoir si elle est contente de son téléphone. C’est la seizième fois sans réponse. J’appelle ce matin la maison de retraite. C’est simplement parce qu’elle a mis le combiné à l’envers sur sa base et qu’il ne s’est pas chargé !

Martine

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– 5h50 l’aboiement du chien du voisin dans la rue me réveille. C’est rare qu’il le sorte si tôt. Peut-être fait-il des insomnies comme cela m’arrive aussi. Il a l’air sympathique, on pourrait en parler un jour. Mais il est très réservé et ne cherche jamais à engager la conversation. Toujours un bonjour avec un sourire et ça s’arrête là. Je me rendors à moitié, dans cet état de demi-sommeil où la réalité se mêle aux songes. Tout à coup, comme si le son particulier de cet aboiement me remontait à l’esprit, il me semble entendre celui de Milou, le chien de mon enfance, et être dans un autre lit, une autre chambre, impressions fugitive qui disparaît presque aussitôt, comme lorsqu’on a un mot sur le bout de la lange et qu’on l’oublie, ou un parfum qu’on sent tout à coup et qui disparaît avant qu’on ait su le définir.

Quelle plaie ce chien ! Si je m’étais rendu compte des soucis que ça occasionne, jamais au grand jamais je n’aurais accepté celui-là ! Il est moche comme un pou en plus. J’imagine quelqu’un qui aurait un pou comme animal de compagnie. Tiens, c’est curieux qu’elle me revienne, cette cette expression, « jamais au grand jamais », c‘est mon grand-père qui disait ça. Ça fait des lustres que je ne l’ai plus entendue. En plus on se les pèle dehors à cette heure-là ! Et vas-y vas-y, tire sur la laisse, toi, tu as l’air drôlement pressé. Tant mieux, plus tôt tu auras pissé plus tôt on sera rentrés. Ah, le voisin qui allume sa lumière. A chaque fois je me demande s’il se lève tôt ou si ce sont les aboiements de l’autre andouille qui le réveillent. Je dis il mais c’est peut-être elle, d’ailleurs, ou tous les deux. Moi, je me lève tard, normalement, j’aime faire la grasse mat, quand je peux ! Mais avec ce chien, pfff… Ca te fera une compagnie qu’ils avaient dit les enfants. Tu parles d’une compagnie. Bon, ça y est, tu as fini ? Allez hop, maison, et je me recouche ! 5h50 ! Un dimanche ! Non mais quelle plaie !

– 6h30, j’aime petit déjeuner seul, quand il fait encore nuit, en écoutant la radio tout bas, comme un murmure.

– 10h, par la fenêtre du jardin je vois le plaqueminier. Les kakis sont à présent orange mais leur peau conserve cette apparence duveteuse qu’elle perd à maturité. Chaque jour, les apercevant, me prend l’envie d’aller les cueillir. Je vais les tâter un peu, ils sont encore durs comme du bois. Déception. Ce n’est qu’à l’œil qu’ils ont l’air mûrs. A la main on dirait plutôt des objets que des fruits.

– à 11h je vais acheter du pain frais à la boulangerie du coin de la rue. Mais c’est fermé. A 11h ! Cette boulangerie, il est à peu près impossible de connaître ses horaires, qui ne sont pas non plus indiqués. En plus la patronne n’est pas aimable, et le pain coûte plus qu’il ne vaut. A chaque fois que je passe devant je me demande comment fait cette boulangerie pour tenir depuis apparemment des décennies alors que je n’ai jamais entendu personne en dire autre chose que : « c’est en dépannage ».

– A midi, au courrier, un ami écrivain m’envoie son livre qui vient de paraître. Son titre me ravit : Et puis prendre l’air. Ah oui, de l’air, de l’air, enfin ! Dans ces moments-là je cesse de pester contre notre facteur qui a la fâcheuse habitude, parfois, de distribuer le courrier – cette expression me vient à l’esprit – au petit bonheur la chance. Je m’aperçois que, quoique j’y mette de l’agacement, c’est une expression heureuse : le bonheur, la chance. C’est sans doute un reflet du plaisir de recevoir le livre, et surtout du signe d’amitié que cela représente.

– vers 14h, je ris en même temps que je suis ému en lisant une anecdote d’enfance, celle de la rédaction d’Alex, dans un livre de Robert Bober, On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux. Puis j’y repense au cours de la journée, et elle me fait sourire à chaque fois comme quand on a joué un bon tour.

– Il est aux alentours de 15h quand je vais à la bibliothèque de quartier. Comme c’est bon de pouvoir de nouveau y flâner entre les rayonnages au lieu d’être accueilli par un guichet à l’entrée, et de pouvoir y venir quand on veut et pas seulement quand un livre qu’on a réservé y est arrivé ! C’est un tout petit bout de liberté, comme si la porte du monde à nouveau s’entrouvrait.

Quand même, j’aime bien les gens, mais je préférais quand la médiathèque était fermée, on était plus tranquilles, on faisait du rangement, du tri, on réorganisait, toutes ces sortes de choses. Ça procure toujours le sentiment d’un nouveau départ, sur de meilleurs bases, quand on fait un bon ménage. On a la sensation que les choses vont aller mieux. Même ensuite, finalement, quand on a rouvert en accueillant les abonnés sur le pas de la porte, c’était pas mal. Il y en avait peu, qui ne fouillaient pas au pif, ils attendaient gentiment qu’on leur apporte le sac en papier kraft avec leurs documents réservés, et hop, l’affaire était faite. C’était carré. Mais là c’est de nouveau le binz. Justement, tiens, en vlà un, alors qu’on vient à peine d’ouvrir. Je le connais celui-là. Toujours il vient à l’ouverture. Réglé comme du papier à musique. Bonjour monsieur, oui oui, il fait frisquet, hein, c’est pour ça vous avez vu sur l’écran vidéo, là, au lieu des habituelles pubs pour des livres, on a mis un feu de bois virtuel, c’est bluffant, hein, rien qu’à le regarder ça réchauffe, alors pensez moi qui l’ai dans le dos toute la journée, enfin toute l’après-midi, mais je vous laisse aller farfouiller, profitez, tous les rayons sont rouverts, sauf la salle informatique au 2e, mais ça viendra, ça viendra…

– En milieu d’après-midi un ami m’appelle à l’improviste. Je me rends bien compte qu’il est idiot de préciser à l’improviste, c’est ce qui se passe en général, il est rare – quoique ça arrive – que quelqu’un nous prévienne qu’il va appeler. J’ai une amie qui, avant de m’appeler, m’envoie un petit sms pour me demander : « est-ce que je peux t’appeler ? ». Je trouve cela très délicat. Mais bref, c’est pourtant cette impression précise d’improviste que j’éprouve, de surprise. Un très fort sentiment d’inattendu, parce que cet ami, cela fait longtemps que je n’ai eu de ses nouvelles, bien cinq ou six mois, et je suis d’autant plus heureux de son coup de fil qu’il me sort de la morosité où je me trouvais à cet instant précis. Soudain, au beau milieu de la journée, le temps se trouve nettement divisé en avant et après, comme si j’avais jusque là grimpé avec peine le versant ombré d’une montagne et qu’à présent j’en descendais tranquillement le versant ensoleillé. En dehors du plaisir de notre conversation, c’est d’ailleurs cette image même qui me vient et me reste à l’esprit, en raccrochant, qu’il y a des événements dans la vie, grands ou petits, à la suite desquels on se dit qu’il y a un avant et un après – même si, parfois, l’après se remet à ressembler à l’avant.

– En fin de journée, je vais dans la buanderie à l’arrière du garage, où est aussi la chaudière, et comme à chaque fois que je sors le linge de la machine pour l’étendre, me frappe l’absurdité de cette maison dont la partie la mieux chauffée est celle où nous ne vivons pas. C’est le monde à l’envers ! Il y a toujours quelque chose qui ne va pas dans une maison.

– À la tombée de la nuit, vers 17h, je suis surpris. Je croyais avoir encore du temps devant moi. Ca n’a pourtant rien d’extraordinaire en hiver. Mais c’est comme un signe que me fait la saison, me disant que le temps presse, que la manie que je partage avec beaucoup de toujours remettre au lendemain des choses pourtant importantes à faire finira par me retomber dessus.

– Juste ensuite, je regarde ma « to do list », ma liste des choses à faire dans la journée, ou plutôt, vu l’heure, à avoir faites. Ca me désole à chaque fois : même quand je réduis la liste aux choses essentielles, à celles dont je me dis que celles-là au moins, à la fois je dois et je peux les faire, je n’arrive jamais, mais alors absolument jamais à venir à bout de ce que j’avais prévu. J’ai fini par écrire ces listes sur de tout petits papiers, pour que peu de choses y tiennent, mais comme un imbécile j’écris plus petit, de sorte que je ne suis pas plus avancé pour autant et que, quand bien même je ferais tenir ma liste quotidienne sur un timbre-poste, je sais que je n’en viendrais pas davantage à bout.

– A 20h, comme nous rentrons bien emmitouflés d’un petit tour dans le quartier, un homme nous interpelle très poliment. Quelqu’un qui demande une pièce ou son chemin ? Du tout : un journaliste, effectivement muni d’un appareil à enregistrer (dont j’ignore le nom) et d’un micro siglé RTL. Il cherche des réactions de passants après les annonces du premier ministre en matière de déconfinement et de couvre-feu. Les rues du quartier, surtout par ce froid et à cette heure-ci, sont pourtant presque désertes. Il doit habiter dans le coin, il est juste descendu en bas de chez lui récolter des avis dans l’urgence. C’est la première fois que nous répondons à un micro-trottoir. Je m’aperçois que, de but en banc, je n’exprime pas exactement ma pensée ni n’arrive à la formuler comme je le voudrais. En plus, avec le masque… C’est difficile d’imaginer que, peut-être, des bribes de nos réponses passeront à la radio, mais comme je n’écoute pas RTL, je ne le saurai jamais.

Ça a vraiment été une mauvaise idée de venir nous installer ici. L’idéal aurait été de pouvoir rester à Paris, mais c’était devenu trop compliqué. Et puis il faut bien vivre. Correspondant en province, qu’il m’a dit le rédac chef. Une promotion. Avec une augmentation à la clé, sans compter le coût de la vie qui est plus bas : vous allez êtres comme des rois. Total : je m’ennuie comme un rat ici, je suis parisien dans l’âme, moi, et puis Léa n’a pas retrouvé de boulot. Alors pour ce qui est d’un meilleur niveau de vie on repassera. Et voilà qu’il lui est venu à l’esprit, au rédac chef qu’un petit micro-trottoir dans nos régions, après l’annonce du déconfinement et du couvre-feu, ça fera très bien à l’antenne. Les réactions à chaud, comme on dit. Tu t’y colles, qu’il m’a fait, tu files sur la grand-place, tu me harponnes des passants et tu me les interroges vite fait bien fait, un petit montage indiquant la tendance générale, qui sera à râler, certainement, les gens râlent, les auditeurs aiment entendre à la radio des gens qui râlent, ça les conforte dans leur propre râlerie, bref, tu m’envoies ça fissa et on le passe. Non mais il s’imagine que ça se fait comme ça en claquant des doigts. Certainement que je me serait embêté à aller en centre ville, autant rester dans le quartier, au bas de chez moi c’est suffisant, après tout c’est de la radio, on ne verra pas la différence. Justement, tiens, je vois là un petit couple entre deux âges qui se promène bien tranquille, ceux-là ou d’autres, peu importe, ils vont me sortir les banalités habituelles, c’est ça que tout le monde attend, allons-y, bonsoir msieur-dame, excusez-moi de vous déranger, ça ne sera pas long…

– Il doit être aux environs de 23h quand j’entends une sorte de grattement dans le jardin. Je m’approche de la fenêtre. C’est la nuit complète, pas même un rayon de lune. Le temps que mes yeux s’habituent à l’obscurité, il me semble y distinguer une forme plus sombre encore, et qui se déplace. Dans ce jardin ne passent que des chats et des oiseaux. Mais là, c’est plus gros. Et voilà que la forme se rapproche, et soudain paraît bondir et je vois étinceler deux yeux, comme les billes de l’enfance, ces gros calots transparents qui valaient plus que les autres dans les jeux de billes mais qui étaient moins maniables à jouer. Le temps que cette image me frappe, l’ombre mouvante a disparu sans que j’aie su ce que c’était.

Dominique

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9h, je m’active, je me prépare, j’ai décidé de sortir malgré le temps gris, je me pousse, pas motivée.

10h30, la sonnette retentit. On vient me livrer un sapin de Noël, celui qui ne perd pas ses aiguilles, un Nordmann, d’avance je me réjouis de le décorer comme au temps où je le faisais avec mes deux enfants, le seau pour installer le tronc, les boîtes de boules, les longues guirlandes et l’odeur du sapin dans le salon.

11h, direction la poste, je sais d’avance qu’il va falloir piétiner devant la porte mais je suis obligée d’y aller, j’ai deux colis à expédier et compte-tenu des délais très longs je dois m’y prendre tôt ! ô miracle, aujourd’hui ça a été rapide.

Le postier qui s’occupe de moi à l’air fatigué je me dis qu’il doit avoir hâte de partir à la retraite et je compatis il semble comme usé.

J’engage la conversation, il semblerait qu’il y ait quelques soucis d’ordre technique, il doit composter mes courriers à la main avec des tampons, il tamponne et tamponne. Je lui demande pourquoi.

Il soupire, et d’un air résigné me dit « essayer de comprendre c’est déjà désobéir » j’aime bien la formule je lui demande d’où il la tient !

La file d’attente s’est allongée sur le trottoir et je plains le postier qui va devoir tamponner.

11h30, direction la pompe à essence et je réalise que j’ignore combien contient mon réservoir, la voiture est neuve, je me rends compte que c’est mon premier plein en trois mois, c’est dire si j’ai peu circulé.

11h45, Auchan, du monde sur le parking, moins dans le magasin, les rayons ont été réaménagés, trés aérés, enfin de l’espace pour circuler, je tombe direct sur les décorations de Noël. Je me fais violence pour ne pas acheter une énième babiole inutile en me disant que de toute façon cette année à quoi bon je serai seule pour passer le réveillon !

13h, tour des boutiques, sans aucun enthousiasme, je réalise qu’il n’y a pas de musique, pas de chants de Noël, aucune ambiance festive, d’habitude je me plains du niveau sonore, pour un peu j’en viendrais à le regretter, pas de petit papa Noël et autre mon sapin roi de la forêt.

13h15, direction magasin Sergent Major pour les cadeaux de mes petites nièces, il faut se remémorer comme d’habitude l’âge et les tailles, déballage, dépliage, mon regard est attiré par de ravissants petits bonnets et là je craque, j’imagine ma petite-fille coiffée de ce bonnet à oreilles pointues, passage en caisse.

13h45, au volant de ma voiture, sur France Culture une émission consacrée à Anne Sylvestre, curieuse je tends l’oreille, je me souviens avec émotion de ces cassettes et des chansons souvent écoutées, passées et repassées aux enfants dont je m’occupais quand j’étais éducatrice, j’ai aussi chanté ses chansons à mes enfants.

Le jour de l’annonce de son décès ma fille m’a envoyé un sms, émotion et nostalgie me traversent.

14h, retour au garage et je rentre à la maison.

Je vais chercher ma voiture au garage et je vois un voisin promener son chien dans l’impasse, nous ne nous connaissons pas, on se dit bonjour.

Je regarde autour de moi et constate que des poubelles semblent avoir été déversées, au gré du vent tout s’est dispersé, cela me contrarie et je le dis à haute voix, le promeneur m’entend et compatit, « vous avez raison si je m’écoutais je ramasserais bien tout », et de l’imaginer avec le balai à la main un chariot une pelle la casquette vissée sur la tête comme le garde champêtre de mon village !

15h30, j’installe une guirlande à led à la fenêtre de ma cuisine, j’y mets les piles achetées ce matin, ça égaye un peu, je trouve que le quartier manque de décorations, pourtant un peu de couleurs ferait le plus grand bien au moral.

16h, je pense à ma mère et à sa bûche, celle qu’elle faisait pour l’occasion, une génoise travaillée avec une crème au chocolat décorée joliment avec des champignons rouges et des drôles de petits lutins. Il serait grand temps que je me mette à la pâtisserie.

Bon sang ! cette porte toujours ouverte, d’ci que je prenne un courant d’air avant les fêtes, ce serait pas de bol !

Cette matinée n’en finit pas et toujours autant de monde et ce fichu problème technique ! en plus quelle idée j’ai eu de mettre ces chaussures neuves j’ai mal aux pieds, vivement ce soir ! vivement les vacances.

Laure

1/ Je dors sous un carport de bois, dans un coin de béton. Entre les piliers : des gens ; un drôle veut me voler ma paillasse. Paniquée, je bredouille : « Mon frère travaille chez Emmaüs, il vous en donnera. »

Sa compagne dit au type : « Laisse. ».

Cotonneuse, je sors de ce mauvais rêve. Je suis bien au chaud dans mon lit .Une bonne odeur de café flotte.

2/ Justement, un café et une tranche de pain d’épices plus tard, ma vieille veste et mes godillots enfilés, je peux prendre le départ de ma marche matinale, devant les jardins.

Mission quotidienne : ne pas croiser Roger gros verres, jamais masqué mais toujours la langue fielleuse, avec son chien idiot. Inspection rapide des environs avant la sortie, pas décidé, ne pas se retourner, ne pas faiblir : Roger est rapide le bougre. S’il vous repère il vous suit, il vous colle. Vous êtes englué. Ce jour, je lui échappe. Tu as perdu Roger.

3/ J’ouvre les volets sur l’aurore. Un moment agréable, le monde de dehors existe. Je le vois. Je vis.

4/ Je me demande si, cette année, nous allons faire soixante-dix kilomètres pour nous procurer le délicieux boudin blanc truffé de nos Noëls passés, nous recueillir sur la tombe de Mémé Paulette ?

Non. Le souvenir de l’aïeule et de sa charcuterie préférée reste simplement dans nos cœurs, avec plaisir.

5/ Un gros plouf dans l’appartement du dessus, je jubile. Monsieur Dubois reçoit ses sacs d’ordures indûment jetés. Les bornes d’apport volontaires se trouvent non loin de mes fenêtres. Presque chaque jour, une orgie de déchets s’amoncelle : entre ceux qui traînent des sacs bourrés au mauvais format, les entreprises qui se débarrassent, les gougnafiers qui déposent simplement leurs plastiques sur le pavé… le camion poubelle (s’il arrive à se garer) ne peut récupérer les bornes pour les vider.

Aussi, ce retour à l’envoyeur des ordures à leurs propriétaires, m’enchante.

6/ Qui dit Noël, dit cadeaux. Le net permet de choisir les nôtres, à l’abri. Cependant les commandes croissent, les moyens de livraison stagnent ou baissent. Alors la réception de nos colis dans des points-relais (d’origine ou de substitution) constitue un nouveau jeu de piste. Aujourd’hui, découvrons Citéliv Rue Première à Lille. C’est parti mon kiki.

7/ La voiture, c’est pratique ; la voiture pollue ; la voiture s’entretient ; la voiture coûte cher. La vidange au garage coûte 79 euros 90. Notre garagiste nous facture 139 euros 30. « Oui Monsieur. Vidange ET filtres »  insiste-t-l. Ouais, prends-moi pour un jambon, Pauluche, mécanicien autos durant 40 ans, a changé les filtres juste avant le rendez-vous.

8/ Ce midi, au courrier est arrivée une grande enveloppe rouge pétant, venue d’une région sudiste et destinée à Paul et Yvelise 5 Avenue de la Loire. Nous habitons une simple rue mais bon, cela donne l’impression d’une promotion. Super, Pierrette nous écrit. Et avoue, J’ai 85 ans… le plus dur est de l’accepter. Certes, mais qu’elle se porte bien est primordial pour nous.

9/ Nous vénérons la tartine fraîche croustillante de chaque jour. Hélas, la boulangère, bien vieille et fatiguée osons le constater, nous annonce ce vendredi que mardi prochain, dans 3 jours, la boutique ferme définitivement. Où trouverons-nous désormais notre pain quotidien ?

10/ A la télé, FR3 fête ses 70 ans d’actualités régionales en Nord-Pas-de-Calais. Lech Walesa à Lens, en 1981, occupe l’écran. Les franco-polonais prient avec lui sous un chapiteau, trop petit pour la foule, commente le journaliste.

Une avalanche d’images m’assaille. Feu ma marraine, grande brune plantureuse, épouse Ludwig mineur de fond, Henri mort dans un coup de grisou, Wudja Piotr (oncle Pierre) attaché à sa bouteille d’oxygène qui voulait se jeter dans la neige pour avoir du frais, un peu d’air… et je dis stop, NON, je ne serai pas engloutie sous le poids de ce monde disparu.

Je change de chaîne.

11/ Tranquillité dans mon gros gris fauteuil moelleux cet après-midi, je lis mon policier. Le temps file.

12/ La neige, à gros flocons, 80 centimètres de neige sur le sol du jardin. Je m’y jette allégrement Je nage dans la neige. Merveille des merveilles, blanche, belle, scintillante, crissante, immaculée. Je fonds de bonheur. J’emporte, dans un petit flacon, mon trésor de cristaux que je conserve précieusement au congélateur.

13/ C’est l’heure du panier « Too good, to go », ma traduction libre « Bien bon pour finir à la poubelle ». J’adore cette appli. Pour 3 euros 99 et à une heure donnée, vous récupérez les invendus du jour d’un commerce de bouche. Ce que nous n’aimons pas, nous le donnons aux voisins. Cela nous assure un ou deux repas. Pas de gaspillage, des économies substantielles, c’est notre Eldorado.

14/ Par mail enfin, un camarade m’assure « il n’y a pas de journée vide ». En effet, cahin caha, je compte, à peu près, 16060 jours où ma vie s’emplit de toi mon compagnon de route, le co-fondateur de notre petite famille si chère à mon cœur.

Demain, je vais ouvrir les volets. Juré, craché.

Yvelise

*

1. J’ai ouvert la fenêtre. Et je regarde les gens partir en voiture avec leurs enfants.

2. J’ai arrosé les plantes de chez moi. Ça me fait plaisir.

3. J’ouvre le calendrier de l’avant. Ça me fait du bien et je me dis c’est bientôt Noël.

4. L’infirmier vient me faire la piqûre. J’espère toujours que ça va être la fin

5. Des fois, je suis dans les nuages. Je rêve que le virus n’aurait pas existé dans la vie.

6. Quand j’ai fait mes anges, j’ai été contente de moi et je les offres à mes amies. Ça me fait grande joie.

7. Quand j’écris, je prends plaisir de raconter des histoires fantastiques.

8. J’aime bien de faire des contes de Noël ou de l’an pour faire plaisir à mes amies.

9. Des fois, je regarde la télé. J’ai les larmes qui coulent sur ma figure car je suis à fond dans le film.

10. Quand je mets du parfum, je voyage à travers lui dans ces arômes,de temps en temps.

11. Quand je sors de mon appartement, je crois m’évader dans un autre endroit imaginaire.

12. J’ai toujours rêvé d’avoir une maman, comme la maman de Brigitte. Qu’elle soit attentionnée avec ces enfants et les autres personnes.

*

1.Quand l’infirmier vient chez moi. Je suis contente de le voir car je peux parler à une personne, qui vient deux fois dans la journée.

2.Quand j’ai fini de manger, je m’évade dans mes rêves de fée et d’anges, je pars avec eux dans leurs mondes fantastiques et heureux. Quand j’ouvre mes yeux, je reviens dans la réalité de la vie.

Ma fée et mon ange étaient dans ma tête, ils se reposaient dans leur petite maison, dans leur pays de ma tête. Ils faisaient leur promenade dans leur jardin, ils travaillaient la terre ensemble. Même, ils se promenaient ensemble dans leur pays qui se trouvait dans ma tête.

Un jour, j’ai voulu les sortir de ma tête et les faire vivre sur un papier. En racontant une histoire avec mes personnages que j’aime de tout mon cœur. Ma fée et mon ange se promènent des fois dans mes histoires fantastiques.
Avec la fée Océane, et l’ange Arthur, il faut faire vivre. Océane voulait voyager autour de la terre avec Arthur. Mais Arthur avait un travail très très délicat sur terre car Arthur devait surveiller un petit bébé dans un berceau. Océane avait dit à Arthur qu’elle voulait partir dans une semaine. Arthur a dit oui, on part dans une semaine car mon travail sera fini et je serais en vacances pour beaucoup de temps. Océane était très très contente de faire le tour de la terre avec lui. Océane et Arthur allait faire de grand voyage ensemble. Ma fée Océane et mon ange Arthur étaient heureux de voir des merveilles sur terre et de très beaux paysages. Tous les deux prenaient des photos d’eux et des merveilles dans le monde  et après ils repartaient chez eux dans leur pays heureux.

Nathalie

La journée d’hier2021-03-12T14:17:31+01:00

Déconfiné.e.s mais toujours inspiré.e.s

PETIT FLORILÈGE DE L’ATELIER D’ÉCRITURE AU CENTRE SOCIAL ET CULTUREL LAZARE GARREAU 2019/2020

 

 

C’était la saison estivale, quel mois ? Juin, juillet, août, je ne me rappelle plus. Les sentiers autour de moi appelaient à la promenade, un matin parmi d’autres, je décidais de partir à l’aventure, sans trop savoir où me conduiraient mes pas. Je choisissais un sentier caillouteux de couleur étrange, à peine le pied posé dessus, un nuage bleu tourbillonnant m’environnait, des bruits d’ailes et des frôlements légers me laissaient penser que c’était peut être une colonie de papillons ?

 

Laure

 

 

 

 

J’aime l’été. Les paysages et les fleurs sont magnifiques et resplendissants. Les champs de blés qui ondulent sous la caresse du vent. J’aime MAIS je déteste la chaleur, qui rend moite et te colle à la peau.

J’aime tout ce qui se mange, les salades, les crudités sous n’importe quelle forme. Les plats d’hiver qui réjouissent aussi bien le corps que l’esprit MAIS je déteste les olives, je ne sais pas les avaler. J’aime cependant le goût qu’elles donnent à une salade de riz mais je les trie soigneusement pour ne pas les mâcher.

Je ne m’ennuie jamais ou alors très peu. Je suis toujours occupée.

Regarder un film sans tricoter ou crocheter est pour moi une torture. Le fauteuil devient inconfortable et je remue sans arrêt.

Je couds, je corresponds avec mes amies sur internet. Même après avoir fait du ménage si je m’assoie pour boire un café, j’ai toujours à portée de main une grille de mots croisés.

Je lis ou je prépare mes menus de la semaine ou ma liste de courses. Je ne suis jamais à court d’idées sauf parfois en atelier d’écriture ou je cherche désespérément quelque chose à écrire.

 

Marie-France

 

 

 

 

 

Chaussures de marche

Balade d’une heure

Des papillons, caméléons

S’ouvrent en nuage bleu horizon

 

Martine

 

 

 

 

Il fait noir, le chemin est dangereux, je ne peux pas continuer jamais dans le silence, je veux te donner un conseil, il faut dire des mots tant qu’il y en a. La porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça va être le silence, on ne sait pas, il faut continuer quand même, on ne sait pas où ça va, nous ramène. Les larmes coulent fort. Un are, la ville est belle, la vie est belle. C’est une machine à respiration. Respire l’odeur de parfum, le téléphone à sonné et la télé a allumé des fleurs. L’heure est chaude. Un vieillard trop âgé. Un vieux monsieur très gentil.

 

Rahma

 

 

 

 

Dans le silence intérieur

J’entends des mots et des voix

Depuis quel pont en hauteur

Tombant sans que je les voie

 

Que d’absence dans la nuit

Où ne vit rien ni personne

On n’y entend pas un bruit

Et aucune heure n’y sonne

 

Dominique

 

 

 

 

Dans la nuit j apprends l’écriture on peut vivre sans délai il rit en jouant avec ses amis bonjour à tout le monde disait bonjour je me tais il recueille une nouvelle amie quant il devient tout timide il ne me parle même pas il attrape une belle rose pour lui donner l’humour de la jeune femme affolée vite vite jeune garçon prends ma main et quelques moins plus tard ils vivent ensemble on peut aller en voyage disait la jeune femme je ne dois rien à personne parce que l’amour on peut tout faire j’aimerais bien te faire une danse et moi le mari je te regarderai danse étoile parfumée on ne me l’a jamais dit je t’aime attention indique soldat je te dirai je t’aime telle une belle femme et fut une belle et heureux futur à la lettre mais ma maman m’attend flûte à compter de maintenant sois heureux pour éternité

 

Marcelline

 

 

 

 

solitude derrière les barreaux d’une prison

poussière et grisaille

une branche dans le coin bouge

une case vide

un carré trois barres deux lignes

ciel en mansarde

mur blanc mystère

mur gris bords blancs

murs à rayures et plante rabougrie

 

Laure

 

 

 

 

Celui qui prépare ses gants, les oublie et à les doigts gelés.

Celle qui est terrorisée par les araignées et doit nettoyer la cave.

Celui qui se sert un verre dans son rond de serviette et le boit avec une paille.

Celui qui accroche la boucle de son lacet droit au crochet de sa chaussure gauche.

Celui qui laisse sa valise ouverte et retrouve à l’étape suivante une souris morte dedans.

Celui qui ne veut pas avoir d’ailes parce qu’il ne veut pas mourir.

Celui qui oublie sa clé, appelle 4 numéros et dort dehors.

Celui qui règle son appareil auditif performant avec son portable et oublie son téléphone chez lui.

Celui qui lève l’épaule et grimace quand il est tendu ou contrarié.

Celui qui croit que la dame du GPS va se fâcher si on ne suit pas ses consignes.

 

Martine

 

 

 

 

Dans le ciel les nuages blancs

Sur la terre les arbres verts

Tiens un banc

D’un très beau vert

Bon pour le repos

Peinture fraîche, pas de pot

 

Marie-France

 

 

 

 

Un jeune garçon économise de l’argent pour passer son permis de conduire. Au moment où il voulait commencer il reçoit une promesse de travail. Sa maman entre dans la salle de bains puis elle vide sur la table basse le contenu du portefeuille.

Une facture à son nom, deux tickets de métro-bus, un timbre à 80 francs, un numéro de téléphone rajouté, un marqueur rouge sous le nom imprime en relief.
Maman c’est ton cadeau de 40 ans.

Des larmes de joie et de peur, ce n’est qu’une croix à marquer dans la case.

 

Rahma

 

 

 

 

Les barreaux de la prison de mes rêves

Promènent mes idées noires sans trêve

Ciel et branches, promesses de vie

Brouillard, idées confuses étouffent d’ennui

Il n’y a qu’un pas du désespoir à la tristesse

La fin de l’hiver à grande vitesse

Meurtrière dans un mur blanc

Soleil, chaleur vivent en dedans

Le lierre fuit la tristesse

Pour mieux vivre dans la liesse

 

Marie-France

 

 

 

 

 

Je ne réponds pas de mes gestes et de mes réflexes

Je pense pour vivre comme un roseau pensant.

Au cours d’un été une aventure m’est advenue.

Dans un pré nous campions en Écosse.

 

C’était beau, j’avançais en rêvant aux fous de Bassan

Qui planaient dans le ciel… mais sans le voir, je suis arrivée

Là où ils ont scindé la chaussée en deux.

Elles sont venues, accompagnées d’un ami de longue date,

 

M’ont veillée jusqu’à ce que je sorte du coma.

Où suis-je ? Je fais de gros efforts pour me souvenir,

Pour trouver différentes images du passé

 

Pour revivre la joie dont la sensation est encore présente,

Pour sentir le vent le retrouver avec l’odeur de la marée

Entendre dans les champs hurler les goélands.

 

Martine

 

 

 

 

 

Neige immense en trois divisible,

Chose, être avec légèreté

Nageant, volant dans l’indicible.

 

Quelque brouillard inhabité,

Grisaille envahissant la page,

Toiture dans un ciel d’été.

 

Façade aveugle, paysage,

Fenêtre que prendrait pour cible

Ombre ou fantôme de passage.

 

Dominique

 

 

 

 

 

Dita traversa l’image d’une fenêtre qu’elle a vue sur une photo à neuf petites fenêtres. Elle vit dans la première des barreaux de prison très tristes mais nuageux. Elle traversa la deuxième, elle vit le soleil et le vent taper sur son visage et se mit à danser dans le noir et le bleu. Elle traversa la troisième fenêtre. Elle vit des branches sur un mur libre et le mur rêvait d’être libre dans la vie. Elle traversa la quatrième fenêtre en bateau en [boute ?] et traversa la cinquième fenêtre haut en bas et traversa la fenêtre sixième en lit en forme d’arbre fumé et Dita traversa la septième fenêtre en voiture en fleur, pour aller vers la huitième fenêtre dans la rue étoilée vers l’amour et elle finit par la neuvième fenêtre très petite et chaleureuse en famille et amour. Et à la fin Dita était heureuse d’être allée dans les fenêtres magiques.

 

Nathalie

 

 

 

 

 

au loin le chant des oiseaux dans cette rue de l’Asie bordée de plantes d’arbres buissons elle est devenue sauvage verte et vivante libérée des prédateur humains

je me croyais en pleine campagne la nature renaît je profite d’un bonheur simple

caressée par la douce brûlure du soleil je me promène dans mon quartier

le bruit a été chassé par le calme le silence

la ville se repose s éveille à l’émerveillement elle ne se reconnaît plus a perdu ses repères

je marche tranquillement et apaisée dans cette parenthèse de temps

le sol est recouvert en ce nouveau printemps d’un tapis d’azur

je n’avais jamais vu une telle chose

tout ce bleu ressemble au ciel d aujourd’hui

des masques tombés là par des invisibles inconscients

 

Sarah

 

 

 

 

 

En abreuvant les oiseaux, vous attirez les circaètes

En écrivant des rimes, vous attirez les poètes

En dérangeant le bon ordre, vous attirez les fantaisistes

En relevant les lapsus, vous attirez les humoristes

En cherchant la petite bête, vous attirez la poudre

En devinant la vérité, vous attirez la foudre

En imaginant l’avenir, vous attirez l’angoisse

En réalisant les rêves, vous attirez la poisse

En caressant les mignons, vous attirez les fats

En nourrissant les pigeons, vous attirez les rats

 

Martine

 

 

 

 

 

 

sur une montagne

un soleil éblouissant

la belle journée

 

*

 

un beau papillon

à l’extérieur un jardin

le froid est parti

 

*

 

une corbeille noire et bleue

l’air léger circule

les nuages autour de moi

 

*

 

frémissante de peur

une feuille tombe d’un arbre

un oiseau volette

 

Laure

 

La vie illumine le jour

À l’aube les oiseaux chantaient

Ma mélodie préférée en passant

Pas à pas je rentre du cours

Éteignons la lumière à mes rêves je dis bonjour

Rahma

 

Logorallye à partir des mots imposés (chacun donne un mot) : nature – soleil – trou – kleenex [à employer, en principe, dans l’ordre ; mais ici on se laisse la liberté.]

Remplacer par une machine
Radiateurs hyper puissants
Venant de chine
Fatigue, usage souillé
Le soleil vieillissant se vide de son sang sur des kleenex immaculés donnant naissance à des milliers de trous béants dans la nature.

Sarah

L’atelier d’écriture
Est loin de la nature
Rien n’est moins sûr
Rien n’est moins pur

On a besoin de soleil
Et beaucoup moins de sommeil
Une lumière nous émerveille
Tous nos sens sont en éveil

N’importe où même dans un trou
Confiner peut rendre fou
Agressif comme un loup
Être libre ça vaut le coup

Kleenex, bénédiction des allergiques
Invention récente, invention magique
A garder sur soi loin des lieux publics
Avec le covid tu deviens critique.

Martine

Toutes les conditions étaient réunies : le soleil qui dardait ses feux comme en été, l’ombre propice que nous ménageaient les amples frondaisons dans les rues cabossées du Parc Monceau, lieu de promenade idéal à deus pas de chez nous, petit morceau de calme et de nature en pleine ville, et parfois de méditation. Nous y étions donc à nous promener, tranquilles, chacun dans ses pensées, évitant seulement de passer trop près de celles et ceux qui avaient eu la même idée que nous et qui devaient se dire que nombreux étaient ceux qui avaient eu la même idée qu’eux. Un chien s’approcha, noir et blanc, débonnaire, la queue en panache. Arrivé à notre hauteur, il avisa dans un des nombreux trous qui parsèment ces voies privées dont l’état d’abandon est moins dû à la négligence ou au manque d’argent des riverains, car ils en ont visiblement, qu’à leur désir probable d’éloigner autant que possible les voitures et les importuns, il avisa, donc, ce chien, dans un trou du bitume, un kleenex usagé jeté peut-être par un malade du covid peu soucieux des autres, il l’attrapa goulument et se mit en devoir de le mâcher jusqu’à engloutissement complet. Vision dégoûtante. Là-dessus arriva sa propriétaire. On crut bon de la prévenir : « Eh bien… Votre chien vient de manger un vieux kleenex qui traînait… » Et elle de répondre : « Oui, il fait tout le temps ça, c’est de la fibre, ça doit être bon pour son transit. » Et elle lui caressa gentiment le museau.

Dominique

Pendant le confinement, nous ne pouvions sortir qu’une heure par jour dans un rayon d’un kilomètre, occasion de mieux connaître son quartier et ses habitants : noter des détails ou des anecdotes.

Au loin le chant des oiseaux dans cette rue de l’ Asie bordée de plantes d’arbres buissons elle est devenue sauvage, verte et vivante, libérée des prédateur humains,
je me croyais en pleine campagne, la nature renaît je profite d un bonheur simple
caressée par la douce brûlure du soleil je me promène dans mon quartier
Le bruit a été chassé par le calme le silence
La ville se repose s éveille à l’émerveillement elle ne se reconnaît plus, a perdu ses repères
Je marche tranquillement et apaisée dans cette parenthèse de temps
le sol est recouvert en ce nouveau printemps d’un tapis d’azur
Je n’avais jamais vu une telle chose
Tous ce bleu ressemble au ciel d aujourd’hui
Des masques tombés là par des invisibles inconscients

Sarah

Coup de téléphone de mon voisin me demandant s’il peut autoriser ses enfants à jouer dans mon jardin où l’herbe est rase sur un terrain en pente ce qui leur permettrait de faire de la luge après l’école à la maison.
J’accepte bien sûr !
Ils ont eu l’impression de passer des vacances à 100 km de chez eux !

Depuis trois semaines ma mère de 101 ans vit chez moi.
Elle manque de médicaments.
La pharmacie est à 80 mètres, en face de la maison.
Belle occasion pour une première sortie.
Canne, ordonnance, carte Vitale, autorisation, masque…
Nous traversons la rue, elle se sent mal, ses jambes cèdent.
Je la retiens et la porte quasiment jusqu’à l’officine.
Là je constate qu’on n’y entre pas et qu’il y a la queue.
Vite je demande une chaise qu’on installe sur le trottoir.
Elle reprend doucement ses esprits.

Découverte d’un chemin large d’un mètre vingt et long de 100 mètres qui s’ouvre entre deux maisons de la rue Négrier à Lille. Renseignements pris sur Internet, c’est le Passage des Trois Aiguilles qui débouche rue Voltaire à hauteur du n°22. Il est bordé de maisons bourgeoises aux murs bien entretenus.

Rendez-vous avec Abla, Rahma, Nicole et ma mère au dessus du Grand Sud, espace aéré et végétalisé que Rahma qui habite en face ne connaissait pas.

J’ai pendu des boules de graisse, des distributeurs de graines à la gouttière qui surplombe la baie vitrée de ma salle de séjour. Moineaux, mésanges et accenteurs mouchés s’y succèdent comme d’habitude mais les tourterelles, les étourneaux et les pies viennent récolter les miettes tombées sur l’appui de fenêtre de ce restaurant gratuit. Je ne les avais jamais vus de si près. Que c’est gros une pie !

Nous nous promenons le long des grilles du cimetière, belle journée ensoleillée, l’herbe printanière est bien verte, nous avons la surprise de voir deux bipèdes aux couleurs mordorées s’y promener en se dandinant et en exhibant leur somptueuses plumes. Se sont deux coqs qui profitent du confinement pour se pavaner à côté des tombes.

Martine

Une énorme maison de maître, imposante et massive comme un château et qu’on dirait, depuis la rue, abandonnée, se révèle, si on pénètre dans le parking de la clinique de la Louvière, à l’arrière, fréquentée et peut-être même habitée par le personnel soignant. Cela semble un lieu hors du temps.

Alors que nous n’avions jamais échangé d’autres mots qu’un simple bonjour avec certains voisins, il nous arrive de les croiser et recroiser en faisant plusieurs fois le tour du pâté de maisons. Chaque tour prend dix minutes, cinq tours nous font l’heure autorisée. Nous nous sourions et échangeons un « à la prochaine », qui arrive donc quelques minutes plus tard.

L’église Notre-Dame de Pellevoisin – nous n’étions jamais passés par là. Elle ne présente pas grand intérêt, juste proprette comme un pavillon bien entretenu. Son parvis se révèle un lieu animé ces jours-ci, une vraie place de quartier, pleine de vie, où tournoient des enfants à vélo pendant que les parents papotent.

La maison du coin de la rue a changé de propriétaires. Les anciens aimaient le bruit continu du petit jet d’eau installé dans le jardin. Il semble que les nouveaux, non. Quand on passe devant, on n’entend plus son petit bruit clair et argentin. Peut-être aussi donnait-il envie de faire pipi, à force. Il y aurait un comparatif à faire de la consommation d’eau, avec et sans.

Chaque fois que nous passons dans cette rue, si c’est l’après-midi, le soleil donne, il y a cette jeune fille à la fenêtre à côté de son chat endormi, et qui lit La Servante écarlate. Nous la voyons progresser lentement dans la lecture de son livre, comme si elle le savourait et cherchait à en reculer le moment de l’avoir fini.

Sur un petit vélo en bois, sans frein, un enfant dévale la pente de la rue du Ballon, sur le trottoir, parvenant à grand-peine à s’arrêter juste avant le carrefour. Sa mère l’engueule de loin, puis de près une fois qu’elle l’a rejoint. Le lendemain nous repassons par là, et la même scène exactement se rejoue. Nous nous demandons si tous les jours ça recommence, comme dans un film.

Dominique

Comme Georges Perec en 1981, établir une liste des choses à faire avant de mourir.

Finir l’aménagement des combles
Aller passer une semaine en Lozère
Arroser la rhubarbe et les tomates
Répandre les cendres de mon mari dans la mer et sur le compost de Bernieulles selon sa volonté
Faire un livre de poèmes illustrés pour des enfants avec une belle reliure
Nettoyer les dalles du plafond de ma véranda
Terminer le recueil de témoignages sur le partage des cultures
Trouver un successeur pour diriger l’association
Camper dans l’Avesnois
Réaliser une belle gravure à encadrer
Une aquarelle de 70 X 50
Mettre d’autres glaces sur les murs du jardin
Manger les framboises et les cassis
Faire le vin de noix
Voir Jules avec son permis
Emile dans l’école d’ingénieurs
Planter la Roquette
Faire l’AG et le voyage de l’année qui ont été annulés

Martine

Revoir un certain coin de mon enfance, en Bretagne : les Roches du Diable. Je passais pour intrépide en les escaladant et en tirais quelque fierté. Il me semble qu’en fait elles ne sont pas si impressionnantes et j’ai appris depuis que d’autres lieux portent ce nom pour peu qu’ils soient un tant soit peu escarpés.

Réussir à lire certains gros livres que je fais toujours mine d’avoir lus, mais en fait non : Moby Dick, Guerre et Paix, Les 1001 nuits, etc. Je les ai commencés à plusieurs reprises sans jamais parvenir à dépasser quelques dizaines de pages.

Goûter vraiment des mets d’une autre époque, par exemple du XVIIe siècle, comme on en parle dans les romans, et qui seraient immangeables peut-être, trop puissants, trop faisandés pour nos palais actuels.

Acquérir l’horloge conçue par l’artiste allemand Fiete Stolte, laquelle ne comporte que 21 heures par jour (ou plutôt par nycthémère), et vivre à ce rythme, avec des semaines de 8 jours, retombant périodiquement sur les mêmes pieds que tout le monde, mais ayant à chaque fois vécu, au prix d’une petite perte de sommeil, un jour de plus.

Vivre un événement historique qui ne soit pas tragique, ni au début ni ensuite.

Dominique

Inventaire de détails : pendant le confinement, nos proches nous ont manqué. Sans nommer ni désigner personne, juste par un il ou un elle, noter un seul détail (physique, anecdote, trait de caractère, etc.) de membres de notre famille et d’amis, présents ou passés. Puis faire de même avec d’autres « proches » : animaux, objets, plantes, lieux…

Il est mort sans famille près de lui mais se rendait-il compte qu’il n’avait pas reçu de visites depuis deux mois ?

Partis en Indonésie, ils ne pouvaient plus revenir

Sa complicité et sa douceur m’ont manqué

Pour partager des situations difficiles liées à un décès, je lui ai souvent téléphoné

C’était difficile de ne pas la voir, de ne pas entendre ses histoires tellement vivantes. On s’est donné rendez-vous au jardin sur le toit du Grand Sud

A cause du confinement, elle était chez moi. Je la voyais parfois trop alors je m’isolais dans mon bureau

Tellement ouvert aux autres qu’il va lire son bréviaire à la mosquée.

On a pu s’écrire par le biais du téléphone. Avec sa capacité de nous envoyer en l’air, j’ai voyagé dans l’espace.

Il a 20 ans, depuis toujours il est passionné par les machines agricoles.

Il a eu son BAC sans passer l’examen.

Toujours fatigué, serait-il un dépressif chronique ? Il voulait être pape ou clown.

Ils en ont profité pour mettre leurs compositions musicales sur You tube.

Comme toujours elle a déconné, seule s’est mise en situations comiques, a fait des selfies et les a envoyés à ses contacts.

Un grand dur qui cherche à donner de lui l’image de quelqu’un de parfait. Parfois son émotivité le rattrape.

Heureusement il était à côté de moi !

&

Ce n’est plus une plume mais je l’emmènerai avec moi partout

Mon porte-voix, ma mémoire. Il stocke ma mémoire

Ils volent et s’accrochent pour manger

Avec elle tout est possible

Elle excite mes papilles

2 heures de voyage dans un fauteuil

Verte et fraîche, elle me ressource

Immense et mouvante elle me lave le cerveau

Chaque jour la mer y dépose ses trésors faits de trois fois rien mais qui deviendront des merveilles

Elle peut écrire, elle peut dessiner, elle peut caresser

Filtre entre le monde et moi, il m’étouffe

C’est mon nid, ma protection, j’y suis bien, je l’ai modelé à mon goût

Martine

Elle fait des bruits de succion en mangeant sa soupe

Il a attaché son chien à une laisse fixée à un rail courant sur toute la façade de sa maison qui est pour nous « la maison du chien à coulisse »

Il a une jambe plus courte que l’autre, ou plus longue, on n’a jamais su

Elle a une voix qui ne correspond pas à son allure, si on la découvre après l’avoir eue au téléphone on est surpris

Elle veut être bonne sœur, puis institutrice, elle devient dactylo

Elle ne sort jamais sans sa coiffe, même à Paris

Elle écrit pardon entre parenthèses à chaque fois qu’elle fait une rature dans ses lettres

Il a acheté la moitié d’une île où il ne va jamais

Il est obsédé, à vingt ans à peine, par la crainte de perdre ses cheveux

Elle tient à faire encore elle-même ses vitres, à 90 ans passés, en montant sur une chaise

Elle est jalouse de sa sœur qui a épousé un homme qu’elle trouve sans charme mais qui est gentil

Il ressemble au peintre Monet avec sa barbe

Elle manque mourir simplement avec une croûte de pain qui lui reste coincée dans la gorge

Il gagne dans la même journée, à la fête de l’Huma, un poisson rouge puis un poussin

Elle boit un cidre délicieux dan une crêperie rennaise tenue par la fille de Lucien Jeunesse

&

Il ne donne de fruits qu’un an sur deux

Elle meurt d’un coup de fusil malheureux à la chasse

Elle est scotchée à l’intérieur de mon armoire, je la vois chaque fois que j’ouvre la porte

Elle tente de sortir de la maison en grimpant par la cheminée

Il a sur le devant une série de boutons ovoïdes dont le premier, en haut, fait aussi sifflet

Il a l’air fragile mais résiste à tout, même à l’absence d’arrosage

Elle est toute plate quand elle s’étend de tout son long sur le carrelage, par forte chaleur

Il est le gardien de la « cuisine des bêtes » mais n’aboie pas

Elle est lourde, formée de gros maillons, et le prénom n’y est pas gravé mais découpé, à la mode des années 70

Elles ont le talon biseauté, au début on a peur de tomber en arrière

Elle est bordée d’hortensias bleus

Dominique

Elle est adorable

Il parle de trop

Elle est très mignonne

Il est beau et a des qualités

Elle est très libre et joyeuse

Il est impliqué et grand

Elle est très gentille

Il est très timide et triste

Elle aime les fleurs et son jardin

Elle aime faire des activités

&

Elle grandit tout doucement

Elle revient dans la vie

Elle fait danser le monde

Elle a eu un coup de froid

Elle est un peu paresseuse

Elle est tout en couleur

Elle est très très verte

Elle est triste à voir

Elle brille au soleil de mille feux

Il respire à peine dans le verre

Nathalie

Honnête il est parti comme un voleur

Il était le pollueur d’une grande famille

Elle était l’un des piliers de ma famille

Hier proche, il est loin aujourd’hui je n’arrive plus à le voir

Elle était discrète, elle est partie sur la pointe des pieds

Il aime à se raconter de belle aventure

Il est scié de rire normal pour un menuisier

Le patriarche s’en est allé tout s’effondre

Il a toujours pris ses distances sauf avec le cancer

Un être doux et fort mais dur

Gentillesse douceur et Cie

La force d’une mémoire intellectuelle

Il est bizarre mais on l’aime bien

Jeunesse disponible

Peur d’une vieillissante brutalité

Ils sont nombreux installés sur l’étagère, j’aime mes amours, restés près de moi

Le matin c est.ma compagne d’une heure où elle me donne les nouvelles.

Il ne me quitte jamais, je le perds mon cœur s’emballe

Elle fait partie de ma vie grâce à elle on est plus propre

Je l’ai souvent en main et j’aime l’utiliser

Hier encore inconnu, aujourd’hui on l’utilise tous

Je les ai sur mon nez

Je la perds souvent mais elle est bien là accrochée à mon cou

Elle est toujours présente en moi

Sarah

Écrire ensemble une fatrasie : chacun donne un mot qui fournit la rime pour une strophe en octosyllabes : chacun écrit un vers avec cette rime. Chaque vers doit être une phrase complète, au présent, pour rendre possible l’assemblage des vers.

Le ciel me donne un doux billet
Le contorsionniste s’est plié
La fée a mis son tablier
2020 j’ai bien apprécié
Et on n’en voit pas la moitié

Confinement ? Pas de voleurs !
Ce collier n’a pas de valeur
Dans mon cœur vit une couleur
Est-ce bien grave ? Bonheur, malheur !
Doucement le présent se meurt

C’est osé et même cochon
Nous trouvons ce que nous cherchons
Une forêt aux champignons
Mer se languit de reblochon
Je ne mange pas de cochon

Il n’est pas bien, il suce son pouce
J’aime marcher sur de la mousse
L’automne amoureux d’une rousse
Dans ma grande vie est si douce

J’entends quelqu’un dire : En voiture !
Ma feuille est pleine de ratures
Le mage fait une belle mixture
Donne à mon amie au cœur pur

Martine, Nathalie, Rahma, Sarah et Dominique

Acrostiches : cacher un mot verticalement en début de vers, et aussi à la fin si on le veut (ou à l’envers). Le ou les mots cachés doivent exprimer le contraire du poème.

Ma réflexion et mon aviS
Ajoute un dièse à ce dO
Sur la clef en mI
Quelle mélodie en oR
Union des rythmes universellE
Equilibre trouvé en quiétudE

Sarah

Hôpital submergé par le virus, tu n’es pas en perditioN
Oublie cette période difficile, ce n’était pas rigolO.
Une fois suffit, pourvu que ça n’arrive pluS,
Banit l’improvisation, fais face aux imprévuS.
Les soignants sont fatigués, vite que ce soit finI
Où qu’ils puissent partir se reposer incognitO.
Non il n’est pas mort, il bosse encore un maximuM !

Martine

On se tient droit et d’aplomB
Mère et bébé collés. CheR
Bébé têtant ! Il a bU,
Rebu : il avait si faiM
Et soif ! Ah, le bonheur d’êtrE
Sans cesse à sucer ces seinS !

Mon visage est celui que je porte : il exprimE
A sa façon, tout simplement, mon être nU.
Si seulement j’en avais plein : trois, quatre, cinQ…
Que celui-là, hélas. Je n’en ai pas plusieurS.
Un seul. C’est celui que j’ai, ou c’est lui qui m’A,
Et qui me représente aussi bien que mon noM.

Dominique

Me voilà en train d’écrire
Appartenu à venir
Sourire énorme
Qui rentre dans ma chambre
Unique chance
Emotion forte

Sarah

Matin de juin le soleil traverse les nuages
Amie de la fille du soleil voit dans le jardin
Sac de perles très grosses et multicolores et brillantes
Quand elle prend les perles pour faire un collier
Une fée apparaît devant elle
Elle dit que ce sac est à la reine des fées, et la fille du soleil, elle redonne le sac de perles, la fée dit de garder le collier

Saumon de la rivière, saute à travers les murS
Où il y à la montagne, très grand lac, qui sont acrO
La couleur des fonds bleus d’azur et du soleiL
Et des étoile de mer, qui dansent à travers la lunE
Ils bondissent de gauche à droite à travers le matiN
La couleur de la terre et du ciel qui vole dans un livrE

Nathalie

Dissimuler phonétiquement des mots appartenant à un domaine qu’on choisit.

Je suis en panne
Trouve la pince
Une hache vaut 30 €
Il est mou ton beurre
Va cheminer et dis
Pourquoi les dissimulons-nous ?

Sarah

En ville, que de bruits. Chacun crie et dégoise autant qu’il peut. L’air est pollué. Les pots d’échappement produisent leur gaz. On étouffe. On éternue. Ah ! je voudrais de la nature. Du silence ou d’agréables petits bruits sortant de la forêt. A la campagne tout me va, les paysages, les animaux de la ferme où tombe la pluie, où darde le soleil. Pauvre nature qu’on acheva lentement au profit du béton, de matériaux laids comme un pou, laids même comme plusieurs poux, synthétiques, plastiques. Même si le pou a son intérêt et sa place dans la nature !

Dominique

En sortant du four, le pain saute des mains du boulanger qui le pose sur la table au-devant des croissants. Aujourd’hui le marmiton est venu avec son cheval laid et maigrichon. Son impetigo dégoute tous ses collègues, il laisse un goût à hé aux pâtes blanches comme de la craie ionienne.
Il se demanda à quoi réellement il servait, pris son repas sur un bulgom merveilleusement propre. Blessé, son attelle liée au corps, il boite car sa jambe aussi est abîmée.

Martine

Dans une grande montagne, on entend des coups. Leur peur des cailloux qui se cassent à travers la rive, vers la mer du sud. Vers le sol veille sur un renard qui surveille saut, monte vers le ciel des ténèbres.

Nathalie

Portrait à la mode du poème « Tour de l’homme » tiré du livre Histoires blanches d’André Frédérique

Quand on me regarde de face on voit un visage de femme,
De trois-quarts, un œil vert,
De profil, un nez busqué,
De profil perdu, une nuque dégagée,
De dos des cheveux courts et des boucles d’oreilles.
Martine

La plume de l’univers
Aujourd’hui, il y a une plume d’oie en or qui a volé dans l’univers. Elle s’est reposée sur le rebord de la fenêtre d’un immeuble de quatre étages. La fenêtre était ouverte. Une jeune femme a trouvé la plume d’oie en or sur le rebord de sa fenêtre. Cette jeune femme voulais la prendre, mais la plume dit :
« Je dois traverser le monde pour voir si les hommes et femmes sont capables de refaire le monde où ils vivent. Un monde de gentillesse et de bonté sur cette terre. »
La jeune femme laissa la plume se reposer sur le rebord de la fenêtre. La jeune femme répartit fait son activité chez elle. La plume répartit en volant à travers l’univers. La plume donna à la jeune femme sur le rebord de fenêtre un petit cadeau. C’était une ravissante plante.
Chaque année sur cette plante une plume pousse et s’envole dans le monde et après il pousse de magnifiques roses rouges d’or.
La jeune femme fait attention à cette belle plante sur son rebord de fenêtre.

Nathalie

Les merveilles de la Galaxie
Dans la galaxie il y a des milliards d’étoiles et de planètes . On a trouvé huit planètes, toute sorte de planètes qui tournent dans l’univers fantastique et magique. Pour entourer ces planètes un très beau soleil et une très belle lune qui entourent les huit planètes magnifiques. Qui traversent la galaxie sans bruit. Qui se parlent entre elles . Qui disent que la galaxie est toute noire avec des étoiles qui brillent dans le noir. Des fois on voit des trous noirs qui partent tout seuls et reviennent parfois mais des fois des humains viennent nous déranger dans notre univers trenquille, reposant. Des fois il y a des étoiles filantes qui filent dans l’univers. Les humains font un voeux mais pour nous c’est normal, c’est la vie. Pour moi c’est un monde magique et fantastique qui fait rêver.

Nathalie

L’automne
J’aime bien l’automne avec ses feuilles de toutes les couleurs. Qui tombent par terre sur le sol. Les feuilles mortes multicolores qui illuminent sols et jardins, qui traversent l’univers de la vie . L’automne c’ est une saison magnifique . L’automne c’est aussi la célèbration de la nouvelle récolte de l’année . L’automne c’est le début de la vie et le début de la vieillesse. On fête Halloween. L’automne c’est une saison très très belle, c’est la troisième saison de l’univers .

Nathalie

Hier,un monde angoissé
Hôpital  survolté
Personnel masqué
Une maman esseulée
Un papa éloigné

Au septième  jour du mois de mai une petite fille est née

Aujourd’hui,vêtements trop petits
Gloria a grandi
Deux dents poussées
Un monde toujours
masqué
Vaccin attendu

Demain,un monde vacciné
Hôpital soulagé
Grandes retrouvailles
Les avions volent
Les trains passent
Notre terre tourne rond.

Laure

Aujourd’hui, les pour, les contre, les révoltés, les inquiets, les désinvoltes …
Au milieu de tout cela un virus est roi et fait sa loi.
Aujourd’hui, les y a qu’a,
Les c’est trop, les c’est pas assez, c’est  pas juste, c’est pas suffisant …
Au milieu de tout cela, tous dans le même bateau et le bateau prend l’eau.
Demain, il y aura les on vous l’avait dit, vous auriez dû …
Au milieu  de tout ce vacarme,de tous ces déballages, une pandémie ravageuse nous aura rappelé que nous, humains, sommes de passage.

Laure

Je me souviens avoir accroché sur un mur un post-it qui disait « arrêtez le monde, je veux descendre  »

C’était  il y a longtemps et je ne  me souviens plus de l’auteur, mais une chose est sûre j’aimerais effectivement que le manège  s’arrête  et que je puisse en descendre.

J’ai l impression aujourd’hui d’être un animal muni d’un mécanisme « on » « off »  je bouge je bouge plus, je sors je sors plus. Bizarrement cela me rappelle cette vieille  publicité  pour des piles avec des lapins en peluche.
Le monde est sur le même manège,  il manque la musique et les rires de la fête.

Laure

Le printemps
Grâce aux printemps la terre se transforme. Les fleurs de toutes sortes se réveillent tout doucement dans la terre. Les insectes se réveillent du long sommeil de l’hiver. Les animaux dans les bois se réveillent pour le printemps, tout doucement de l’hibernation. Tous les arbres se réveillent d’un sommeil profond. Les feuilles se déplient tout doucement pour le printemps. Les jours se rallongent peu à peu. Les personnes recommencent à sortir plus longtemps, à se promener dehors, à s’habiller légèrement et à être heureuses et joyeuses. Les oiseaux chantent de tout leur cœur. Pour moi c’est la joie de vivre et d’aimer. C’est ça le printemps.

Nathalie

Déconfiné.e.s mais toujours inspiré.e.s2021-03-30T15:13:34+01:00

Confiné.e.s mais toujours inspiré.e.s

L’ATELIER D’ÉCRITURE DU CENTRE SOCIAL ET CULTUREL LAZARE GARREAU CONFINÉ MAIS TOUJOURS INSPIRÉ 2019/2020

Lettres de l’intérieur

Attestation de déplacement dérogatoire virtuelle.

Bonjour mes gens,

A trois jours du printemps, le soleil brille à Lille. Bonne affaire !

Je suis un peu vieille, cabossée. Le nez à ma fenêtre, je souris. Un pigeon trottine sur le trottoir, sans son attestation de déplacement dérogatoire. C’est normal : c’est un pigeon.

De quoi s’agit-il ? Ma situation, comme celle de millions de gens dans ce pays est inédite ; elle s’appelle le confinement. Ou en bref : rester chez soi, afin de ne pas trimbaler l’affreux virus émergeant, le filer aux autres, se retrouver en réa et peut-être mort en fin de parcours. Ce serait c.. !

Donc ça calme.

Et même âgée cabossée, je tiens à la vie… et à celle des autres. Par pur égoïsme, on est bien tout seul mais les autres, bons ou mauvais, cela distrait.

Chaque jour, je vous écrirai un petit mot.

Un jour après l’autre !

Bon confinement mes gens.

Paulette.

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Bonjour mes gens,

Je me lève toujours à la même heure, de bon matin.

Aujourd’hui, je grogne un peu : exit le pain frais du petit déj. Deux biscottes prennent sa place. Je suis d’accord avec vous, pas de drame.

Rassérénée donc, je m’exerce à la marche, des tours d’appartement, avec des obstacles (tables, chaises, fauteuils), toutes fenêtres ouvertes.

Ô surprise, une voisine me hèle : « Alors, on se dépense » me taquine t’elle, dans un sourire. Elle reste bien à quatre mètres. Elle aime bien les jeux gratuits sur le net, m’avoue t’elle et un croque-monsieur accompagné d’une salade de haricots verts, vont la régaler ce midi. Nous papotons.

Nous nous donnons rendez-vous, en riant, demain, à la prochaine sortie de son chien, même lieu, même heure.

Rien n’est perdu.

Bonne journée mes gens,

Paulette.

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Confiné sous ton toit

Ton corps se tient chez toi

Ton esprit reste libre

Active-le, fais-le vivre

Martine

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Bonjour merci pour ce rappel qui va nous réunir de façon très forte pour continuer à être ensemble. J’aime le cours d’écriture malgré les difficultés. Je pense qu’il faut bien se souder les coudes et multiplier les prières pour nous débarrasser de ce monstre qui n’a pas de frontière.

Rahma

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Profite de l’occasion

Sors l’imagination

Pour écrire une page

Quand l’horreur se propage

Libère l’inspiration

Pour une création

Qui t’aidera à vaincre

Et peut être à convaincre

Qui certes prouvera

Que la pensée sera

Toujours indépendante

Martine

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La lumière du cœur invincible.

Le Corona virus voulait détruire le monde de la terre mais au milieu de cette terre était enterrée tout au fond, au cœur du noyau, une fantastique et magique lumière. Une gardienne gardait la lumière du cœur invincible. Seule une jeune fille au cœur pure pouvait la prendre.

Quand le virus est arrivé sur la terre beaucoup de personnes tombaient malade. La jeune fille vit ça. Elle partit voir la gardienne. Toutes les deux descendirent dans un tunnel et arrivèrent au devant d’une porte. La gardienne dit à la jeune fille « je ne peux pas rentrer. Il faut qu’une jeune fille au cœur pur y entre». La gardienne ouvrit la porte et la jeune fille rentra dans la pièce et vit la lumière. La lumière était dans un vase de cristal en forme de cœur, très, très fragile et magnifique. La jeune fille prit le vase en cristal en forme de cœur dans ses mains et remonta avec cette lumière de mille feux.

Elle mit ce vase en plein milieu du jardin et ouvrit le vase en forme de cœur. Le virus se battait avec la lumière, la lumière traversa le très, très gros virus et le virus disparut dans l’univers.

Les gens guérissaient tous d’un seul coup grâce à la lumière.

La lumière se remit dans le vase en forme de cœur, la jeune fille le remit à sa place et referma la porte de la grotte. Les gens la remercièrent, ils était heureux de se serrer dans les bras.

Nathalie 

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Bonjour mes gens,

Passerons-nous ce printemps 2020 à l’abri dans nos foyers ?
Pendant cette retraite forcée, il nous faudra, comme le fait la nature, nous renouveler.
Ce matin, une bonne âme m’a apportée des fruits, des légumes, des œufs… des victuailles pour plusieurs jours. Un coucou, des radis, des yaourts et un sourire plus loin, je me sens requinquée.
Je me rends compte que je ne faisais plus franchement attention à tout ce « confort » dont je bénéficie. Entendez bien, pas une affaire de sous : j’en ai peu. Non, mais faire ses petites courses, discuter où et avec qui on veut, circuler librement. En être privée, met le projecteur sur les choses importantes, bonnes et utiles.
Pour l’heure, je vais siester. Le confinement a du bon. Il y a du temps à perdre et à prendre.
Tenez bon mes gens, le printemps va nous rafraîchir les idées.
Bonne fin de semaine.
Paulette.

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Bonjour mes gens,
Ai mal dormi. Deux de mes enfants font partie du personnel soignant, à l’hôpital public (dont un aux urgences). Galère.
Je m’inquiète davantage pour eux que pour moi. Ils m’ont interdit de « bouger une patte » hors de
l’appartement, depuis dix jours, au vu de mon âge et de mon état de santé.
Eux vont travailler. Ils font leur devoir. Mais, l’hôpital public c’est un grand navire qui n’en finit pas de prendre l’eau. Je le sais. Comme patiente et avec les études des enfants, je connais les coulisses. Les moyens manquent depuis des décennies : matériels, naufrage ! et humains, double naufrage !
Résultats : ils risquent leur peau… et nous aussi. Car, par exemple, il faut choisir qui réanimer. On ne peut pas réanimer tout le monde. Cela vous convient de voir mourir votre grand-mère, même si elle a 75 ans ?
Je suis inquiète.
On verra bien.
Bonne journée mes gens.
Paulette.
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Moi, dans mon dedans ;
Virus dehors nous attend.
Basta malfaisant.

Pieds de nez
De tous les confinés à
Corona : t’es mort !

Les Haïkus, ce n’est pas facile. Cependant j’espère que le message passe.
A bientôt mes gens.

Paulette.

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Confinée je suis
Confinés nous sommes
Du haut de ma fenêtre
je contemple le monde au ralenti
Du haut de mon balcon
j’interpelle le voisin installé sur le sien
pour prendre des nouvelles
lui dire qu’il n’est pas seul
Ne restons pas groupés
maintenons les distances
soyons solidaires en pensée
apprenons l’espérance
Confinée je suis
Confinés nous sommes
Laure
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Aujourd’hui, lever à huit heures, l’infirmière du labo vient dans une demi-heure faire la prise de sang de ma mère qui est confinée chez moi à cause du Covid-19 ; Habillage rapide, nous déjeunons pendant que la centenaire à jeun fait sa toilette. Il me  reste juste assez de temps pour laver dans l’évier mon pull rouge qui déteint encore après de nombreux lavages.

Le ciel est limpide, la lumière qui se reflète sur les murs blancs du jardin est éblouissante, les moineaux, les mésanges, les accenteurs mouchés se battent pour dévorer les graines du distributeur, les tourterelles plus lourdes et plus malignes récoltent celles qui tombent dans l’herbe.

Dans le grand cyprès du jardin d’à côté, celui qu’on appelle « le HLM », tant il abrite d’oiseaux, c’est la fête. Les occupants se réveillent tous en même temps et piaillent comme des volailles menacées par un renard !

Soudain nous entendons un coucou, un coucou à Lille-Sud ! Ça n’est jamais arrivé, cherche t-il un nid ? Non, pas possible, les oiseaux commencent seulement à les construire. C’est vraiment bizarre, je n’en reviens pas. De plus, c’est un migrateur qui ne revient chez nous qu’en avril, bon, avec l’hiver qu’on a eu, il est peut-être en avance de quelques jours… Il insiste, j’ai l’impression qu’il tourne autour de la maison sans s’éloigner.

Mon pull rincé est pendu, je traverse ma chambre pour regarder si ma mère est prête et j’entends en passant le réveil de mon téléphone chanter désespérément le cri du coucou !

Martine Lebecq

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Bonjour Paulette

Moi aussi, j’habite Lille-Sud, moi aussi je suis enfermée chez moi. Je suis contente de pouvoir lire tous les jours ton journal. J’espère que tes enfants qui travaillent à l’hôpital vont bien, dis-leur de ma part que c’est formidable ce qu’ils et que tout le monde les admire.

Surtout continue à envoyer ces petits mots, ils font du bien, c’est comme une fenêtre qui s’ouvre sur le monde, comme un rayon de soleil qui entre dans la maison.

Je t’envoie un grand merci emballé dans un papier doré orné d’un ruban rose.

Mauricette

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Confinement

C’est dur de rester chez moi tous les jours dans ce confinement obligatoire.

Des fois en courses, ça me manque de plus voir les gens ou de parler avec eux, ça me manque de plus travailler. Je fais des activités chez moi, je regarde la télé ou je joue sur mon portable ; des fois je m’évade dans mon imagination féerique car j’en peux plus de vivre enfermée chez moi, de regarder par la fenêtre, de voir le beau temps et des fois entendre les oiseaux siffler.

C’est le printemps les fleurs poussent, d’habitude on entend les enfants jouer, rire se promener dans les rues ou les parcs mais là c’est le désert. C’est triste de voir ça. C’est pour ça que je vais dans mon monde féerique.

Nathalie

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Lille,

A Mauricette et à tous mes gens,

Bonjour,

Quelle bonne surprise que votre réponse ! Cela fait plaisir aux enfants, comme à leurs collègues que vous les souteniez.

Surtout, enfermés, nous contribuons à leurs efforts. D’ailleurs, personne n’a envie de tomber malade et de faire un séjour (peut-être sans retour) à l’hôpital.

Mis à part quelques crétins, dans ma rue et alentours immédiats, la consigne est suivie.

Nos murs sont notre protection.

Votre grand merci emballé dans un papier doré, orné d’un ruban rose a fière allure : Noël avant l’heure ☺. Comme vous et bon nombre de confinés, je porte des lunettes roses. La vie en rose parait plus légère. Aussi je nous souhaite un confinement calme. Chaque long  jour nous rapproche de la fin de l’épidémie.

Cachons-nous, nous vaincrons !

Tous par le cœur rattachés, nous supportons l’épreuve.

Merci Mauricette, merci mes gens.

Paulette.

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Je reste chez moi

sur mon quant à soi
ne pas faire n’importe quoi
je garde mon sang froid
Il reste chez lui
et quelque fois s’ennuie
il ronge son frein
en attendant demain
Nous restons chez nous
seul ou en famille
pensons à nous faire rire
et à nous faire plaisir
chacun reste sur ses gardes
sur son lieu de travail
conscient que ce qu’il fait
est essentiel
pour ceux qui restent chez eux
Gémir ne sert à rien
gardons le moral
un jour prochain
les choses redeviendrons normales.
Laure
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1 mètre

1m
ce n’est pas 50 cm entre toi et moi
ce n’est pas 10 cm ton nez contre mon nez
1m
ne te déplaise ,c’est la distance à respecter
pour que Corona ne vienne pas nous visiter
Alors tiens la distance
peut être  qu’un jour où l’autre
qui sait toi et moi
on pourra de nouveau s’embrasser
Laure

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Bonjour mes gens,

Allez hop, pas de jérémiades ce jour, je pose mes nouveaux rideaux.

Du beau tissu d’ameublement, un coton blanc avec des rayures multicolores, j’adore. Ils tamisent la lumière juste ce qu’il faut, un vrai arc en ciel dans la pièce à vivre.

Une nappe rouge à pois blancs sur ma table en noyer datée de 1897, artisanat du faubourg Saint-Antoine à Paris ; entourez-la de 4 chaises vert prairie. Wap, un torrent de couleurs se déverse devant mes yeux éblouis.

Ma paire de rideaux provient d’un site de seconde main. Hé oui, à la page la mémé.

Soit dit en passant, de mon temps (années 50, oups), pas question de consommer, consommer, consommer à gogo, la qualité primait souvent sur la quantité.

Dans ces temps-ci, à nous de trouver un équilibre entre le trop et le trop peu. La trêve imposée des achats non essentiels nous permet d’y réfléchir.

Pour l’heure, je vais contempler mon coin repas coloré.

Bises virtuelles mes gens.

Paulette.

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Bonjour mes gens,

Je ronchonne peu ces temps-ci. Signe de quiétude, trop heureuse que mes proches aillent bien.

Nous prenons le rythme.

Lecture, écriture, musique, télé, cuisine, ménage etc. et chaque jour un petit plaisir différent.

Il faut se creuser la tête. Soudain, une loupiotte s’allume dans notre cerveau et hop une idée sympa.

Il y a aussi les choses à laisser tomber.

Je regarde, effarée, une coach sportif, ancienne miss France, qui nous a concoctés des exercices de gym ‘’spécialmaison’’. Cela fait peur. Exemple : dans la douche, dos au mur carrelé, vous êtes assis… sans chaise, 3 minutes. La belle précise « ne tombez pas ! ». Si vous chutez et, qu’au mieux, vous vous cassez un os, vous voyez la suite. Idem pour les triples saltos, les roulades, le poirier et autres acrobaties☺.

Sur ce mes braves gens, reposez-vous bien !

Paulette

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Bonjour mes gens,

Le confinement présente de bons côtés.

Un principalement pour moi, je ne vois plus : les grincheux, les égoïstes, les mesquins, les aigris, les tire-au-flancs, les tout tout-de-suite pour le plaisir, l’argent, etc. Certes, chacun de nous contient, peu ou prou, ces ingrédients. Nature humaine oblige.

Cependant, ceux là même que j’estime atteints au plus haut degré (bruyants, bêtes, méchants) vont bien, me semble- t’-il.

Si vous les repérez, passez au large me direz-vous, vous avez raison.

Sauf si, près de chez soi, ils envahissent, de nuit comme de jour, votre espace sonore et mental par : leurs cris, leur sempiternelle musique de boite à rythme, leurs paroles insultantes, racistes, creuses.

Alors, confinés ou pas, soyez heureux de ne pas habiter dans les parages de ces ostrogots.

Courage mes gens

Bises virtuelles

Paulette

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Médor, Rex, Rintintin, et les autres

 
Ayez une pensée pour nous les toutous,qui en ces temps difficiles
subissons de plein fouet les contraintes du confinement …
Certes me direz vous, nous ne sommes pas les plus à plaindre et vous avez bien d’autres chats à fouetter!!!!
Mais nous vous le disons en ce moment notre vie n’est pas facile!!
Les plus chanceux d’entre nous,ceux qui ont un jardin ou jardinet peuvent sortir à volonté mais les autres! Quelques minutes pour les sorties réglementaires et nécessaires à leur hygiène de vie,et
ceux qui ont un maitre frileux  se contenteront d’un allez retour au pas de course au pied de l’immeuble-
que dire de ceux dont le propriétaire malade est contraint de devoir attendre au pied de l’alité,qu’une bonne âme vienne pour le sortir se soulager-
Je ne doute pas qu’à l’issue de ce confinement prolongé certains y laisseront des poils!! et présenteront des troubles urinaires,des signes d’urticaire,de prise de poids et d’autres traumas-
Dors et déjà à l’issue du confinement, nous comptons sur vous, amis vétérinaires!
Laure
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C’est pas drôle, c’est pas gai

On voudrait s’aérer

Etre au bord de la mer,

Et ramasser des praires,

Regarder les tadornes,

Cueillir les salicornes.

Sentir l’air iodé,

Pouvoir dialoguer

Mais nous sommes confinés

Aux logements, assignés.

La famille, les copains,

Paraissent bien lointains.

Sans nos activités,

Il nous faut cogiter

Faire du sport cérébral

Pour garder le moral

Pour affronter demain

Un huis clos inhumain.

Nous sommes bien confinés

Aux logements assignés.

Regarder le ciel bleu,

S’en mettre plein les yeux,

Imaginer la vie,

Les rêves inassouvis,

Et retomber sur terre

Dans cette vie austère

Où on gère son ennui

Jusqu’au bout de la nuit

Car nous sommes confinés

Aux logements assignés.

Martine

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Bonjour Paulette

Je suis contente que vous ayez vu ma lettre et que vous ayez pris la peine d’y répondre. Ça doit être drôlement beau chez vous avec tout ce que vous avez fait.

Moi, je me suis contentée de laver mes carreaux ce qui me donne l’impression d’avoir lavé les fleurs du jardin voisin.

Je vous souhaite une bonne fin de journée dans un confinement coloré.

Mauricette

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Sur le papier russe

Pendant le confinement, je m’ennuie. Je me suis assise sur un fauteuil devant mon bureau. Là, je prends un papier russe, ma plume d’oie et mon encre arc en ciel. Je commence à écrire et à rêver d’une table en cristal ornée de pierres de précieuses, du jade. Sur cette table je vois des plats ovales, transparents, décorés d’un fil d’or.

Par la fenêtre, j’observe les oiseaux du jardin qui cueillent dans les roses jaunes d’or, des graines de couscous en forme de perles fines pour les mettre dans les plats ovales pour le bal de printemps.

Nathalie.

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A tous mes gens,
Petit coup de mou.
Hier pas de poisson d’avril rigolo, mais je me réserve pour la prochaine fois.
L’âme poétique de Mauricette, Laure et la gent canine, Martine qui veut revoir la mer, Nathalie
voyageuse dans son monde magique… autant de points de vue qui m’aèrent l’esprit.
Et vous ?
A quoi pensez-vous ?
Comment vous évadez-vous ?
Je vais commencer une liste de choses agréables à faire d’ici la fin de l’année.
Et vous ?
A plus mes gens.

Paulette.

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Si la graine de couscous rentrait dans le blé,

Les oiseaux, les poissons dans l’œuf,

Et l’humain là où il est né,

Si on pouvait faire un monde neuf

Sur des bases plus rondes,

Sans ces ennuis immondes,

Où l’avenir s’écrirait en lettre dorées,

Où les rêves seraient réalité

Les étoiles des phares,

Loin des voisins criards

Si on pouvait faire un monde

Sur des bases plus rondes

Martine

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Coucou mes gens,

Je vais pique-niquer. Temps radieux ou nuageux, la pluie ou le vent,  rien ne m’arrêtera.

Je prépare le pain de mie, un morceau de fromage, mes carottes débitées en bâtonnets, un œuf dur, de l’eau, yaourt et pomme, enfin, petites douceurs de fin de repas : madeleine et carré de chocolat.

J’emporte mon panier sur ma couverture, au beau milieu du salon, afin de visionner le jeu télé.

Je me souviens. En 1992 (lors de la réhabilitation du logement par le bailleur) mon mari travaillait ; je me suis retrouvée coincée avec nos trois jeunes enfants et enceinte de notre quatrième bébé, dans la chaleur d’août, au dernier étage sans ascenseur de notre immeuble, dans une seule pièce. Les ouvriers œuvraient dans les autres.

Il a fallu faire preuve d’imagination pour distraire les petits. Le pique-nique en chambre a alors vu le jour et remporté un franc succès.

Bonne journée mes gens.

Paulette

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22ème jour de confinement

Ce matin au réveil je me suis dit : Si tu faisais des masques ? Hier au journal ils disaient qu’à la sortie du confinement le port du masque serait peut être obligatoire. N’étant pas dans le médical,  je n’en ai trouvé nulle part, ça ne me dérangeait pas outre mesure puisque ma fille me fait toutes mes courses et les courses dans le quartier je suis à 20 m de la boucherie et de la boulangerie.

Je sors mon matériel, mais où est donc la pédale de la surjeteuse ? C’est sûr elle est dans l’armoire, je regarde deux fois, trois fois en me disant : c’est  blanc et pas petit je devrais la trouver, en désespoir de cause je commence à refermer l’armoire et j’aperçois un truc, ben oui c’est la pédale de machine, seulement elle est ….. noire.

N’ayant pas de modèle j’improvise et prend les mesures sur moi et  j’en fais un pour voir ce que ça donne. Ce n’est pas si mal que ça finalement. Je suis contente.  Seulement au moment de coudre les élastiques le fil de la machine casse. Pffff !!! Après bien des essais pour faire rentrer ce foutu fil dans ce foutu trou d’aiguille je m’énerve

–          Tu vas rentrer oui ou non !!!!

Bahia , ma minette me regarde avec commisération : Voilà qu’elle parle toute seule  maintenant a-t-elle l’air de penser…..

Miracle le fil rentre tout droit…. Voilà, il fallait que je m’énerve, la prochaine fois je commencerais par là. Je couds mon élastique et voilà mon masque fini.

Je suis contente, je n’ai pas perdu mon temps.

Marie France

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Bonjour mes gens,

Je me laisse gagner par l’ennui, la lassitude. Je ne lutte pas. Au contraire, j’instaure le service minimum : toilette et repas ; rien d’autre.

J’écoute le silence : pas de bruits de véhicules à moteur, les voisins miraculeusement immobiles et muets, un ronron seul au loin. C’est tout.

L’appartement est propre et rangé. Je laisse mon esprit libre. Ma grand-mère, qui m’aimait, me sourit. Le temps s’allonge, lent et élastique. Il ne se passe rien. Je me laisse porter.

Je sens en moi une chaleur, une flamme, à peine… une flammèche, c’est la vie qui coule. Je me surprends à chantonner « c’est bon pour le moral ». La Compagnie créole reprend ses droits. J’ai intégré l’ennui. Un jour à la fois.

A demain mes gens.

Paulette.

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Pour une amie de cœur

Dans le jardin, une terrasse magnifique entourée de plantes et de fleurs joyeuses de toutes les couleurs. Chaque matin des oiseaux colorés arrivent.

Dans le jardin sur la grande table blanche Il y a des feuilles de toutes les couleurs de l’automne. Sur ces feuilles des nids en forme de cœur en chocolat, des graines et de l’eau pétillante.

Mon amie de cœur reçoit ces petits habitants sur sa table pour qu’ils goutent ces nids en forme de cœur.

Pour la remercier, ils lui ont donné une ficelle d’or, ils ont chanté de tout cœur et se sont envolé dans le ciel bleu.

Nathalie

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Bonjour mes gens,

A Pâques, un gros œuf en chocolat de chez Desrameaux (miam) m’attendait toujours chez ma grand-mère Paulette.

Elle était la seule qui, dans cette famille « toxique », ne m’ait jamais fait de tort. Bien au contraire.

Je m’esquivais, dès que possible, pour lui rendre visite. Elle habitait en face de chez moi : le coron de la République. Vingt maisons de briques rouges, toutes semblables, alignées, avec des volets verts ; les pimpants jardinets abritaient tous une mini-maisonnette : les lieux d’aisance.

Ma grand-mère était veuve de mineur, comme toutes les locataires de la cité. Aux beaux jours, assises sur le pas de la porte, cela papotaient dur et en patois. Je ne comprenais pas tout. Mais c’était exotique et un doux moment de répit. Je pouvais lire « Nous deux » et tremper un biscuit dans le café ou parfois un fonds de porto, quelles aventures.

Ma grand-mère était libre et joyeuse. Elle m’aimait. Je pense souvent à elle. Son sourire m’accompagne. Les morts peuvent encore vivre dans nos cœurs et éclairer notre quotidien.

A bientôt mes gens.

Paulette.

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Devant le coronavirus cette saleté, il nous fallait nous protéger, nous éloigner des postillons néfastes mais pour cela il nous fallait un masque, ne masquons pas la vérité, des masques il nous en manquait. La face il ne fallait pas se la voiler mais si disaient les sommités ! Avec quoi répondons-nous ? Ben avec un masque loup ! Mais avec celui-ci  j’aurai l’air d’un loup bar. Poisson ou voyou on s’en fout, l’essentiel c’est de s’en sortir voilà tout.

René Dumetz

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Je pars pour aller faire une promenade sur un nuage bleu d’azur. Je me suis habillée d’une belle robe légère et j’ai pris mon ami le renard dans les bras. Je suis montée sur un très grand nuage dans le ciel étoilé. Je suis entrée dans le nuage, dedans il y avait un panier d’osier avec une couverture molletonnée. J’ai mis le renard dans le panier d’osier. Je me suis assise dans le nuage. Le nuage partit à travers l’espace et à travers la brume d’une planète. Je descendis du nuage pour aller sur la planète des montagnes aux arbustes magiques.

Les montagnes soupiraient des notes de musique très belles. La musique faisait danser toutes personnes qui étaient là sur cette planète. Le renard et moi ont dansé ensemble. Après avoir dansé, mangé et bu, on est reparti sur le nuage bleu d’azur pour aller chez moi .

Nathalie

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Il était obnubilé par la couleur jaune, depuis toujours c’était sa couleur : une ligne or sur son pull marine, une écharpe ornée d’un bouton d’or, un gobelet jaune citron, des pantoufles ocres, bref c’était son signe de reconnaissance. Il aimait marcher à pas de loup dans le sous-bois, jouer avec les tâches de soleil qui dansaient au moindre souffle de vent, s’arrêter pour écouter les arbres grincer ou la buse apivore effrayer les passereaux. C’était son domaine, il s’y sentait bien.

Cette faste forêt s’étendait sur les pentes de la Montagne Noire. Elle portait bien son nom cette éminence car les arbres aux essences variées avaient poussé sur une terre volcanique très fertile.

Tout à coup, il s’arrêtât, se figeât, ne bougeât plus, il était pétrifié, on aurait pu croire qu’il était devenu une statue. Que s’était-il passé ? Il levât la tête, ses yeux remontèrent les cent cinquante mètres du tronc rectiligne d’un hêtre centenaire, jusqu’à sa frondaison, là, sur la branche la plus basse, il vit un corbeau qui tenait dans son bec un fromage. Il se dit quel dommage que Jean de La Fontaine ait déjà écrit la fable, j’aurais tant aimé manger ce Maroilles !

A jeun, le renard partit la queue basse retrouver d’autres tâches de lumière…

Martine

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Coucou mes gens,

Mes habitudes changent.

J’écoute la radio à la télé. Dans la série « Ensemble à la maison », sur W9, de six à dix heures, passe l’émission Bruno à la radio. Je vous la conseille : bonne humeur et dépaysement assurés.

J’ai téléchargé un jeu gratuit en ligne : Taonga l’île agricole. Comme son nom l’indique, je sème, je récolte, je gère la ferme. Activité agréable, il faut anticiper. Mon cerveau amolli par le confinement, style vieille au bois dormant, se réveille alors.

J’envoie des photos, par téléphone interposé, aux enfants, notamment de ma merveilleuse chevelure. Entendez, cheveux fous en liberté. La coupe de base n’est plus qu’un lointain souvenir. Pour Noël, ferai-je un chignon ?

En attendant, je vais préparer le repas.

Accolade virtuelle mes gens.

Paulette

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Henri IV et la poule au pot

Un renard au pelage roux visitait régulièrement les poulaillers du village ce qui n’était pas du goût des villageois.Aucun piège n’en venait à bout et le nombre de volatiles diminuait de jour en jour,compromettant sérieusement la poule au pot du dimanche.
Une battue fut décidée et les chasseurs réquisitionnés pour l’occasion se réunirent sur la place au pied de la statue de Henri IV pour s’organiser.
A l’aube du jour suivant les hommes partirent à l’assaut de la montagne où le renard avait élu domicile. Après des heures de recherche, fatigués et bredouilles les chasseurs rebroussèrent chemin.Le renard continua ses méfaits et quand il n’y eut plus de volailles à croquer  il alla dans une autre vallée trouver un autre garde manger.
Les poules à nouveau picorèrent dans les  cours ,et de nouveau les villageois purent déguster leur poule au pot dominicale et danser sur la place du village .Certains disent que lors de ces réjouissances ils ont vu la statue du roi Henri sourire.
Laure
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Dans le village de Pont à Mousson entouré d’arbres et de sapins vivait dans une grande maison rose et fleurie, une gentille famille très étrange. Ils avaient dans leur vaste jardin une cabane très, très insolite. A l’intérieur se trouvait une magnifique table en bois, sur cette table, des alambics, une baguette magique et une boule de cristal. Dans cette pièce il y avait tout ce qu’il faut pour faire de la magie.

Une jeune femme allait vers cette cabane, habillée d’une robe légère et d’un chapeau rouge flamboyant, sur le côté duquel étaient attachés deux pompons laineux en or.

Jade cette après midi allait faire un élixir d’amour pour elle.

Dans le jardin, près d’un portique, était un très beau banc blanc, orné d’un dessin représentant sur le bois, des fleurs, des roses. Sur le banc un très beau jeune homme galant et champêtre. A côté du banc un petit chat noir avec un très beau sourire.

Le chat émiette des petites noisettes pour faire un petit cœur dans l’herbe.

Dans ce village souffle un vent de bonheur.

Nathalie

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C’est dur l’avenir quand on ne sait pas à quelle sauce on va nous cuire, quand on ne sait pas ce qui va arriver, ce que va devenir la société, si les vivants d’aujourd’hui ne seront pas les morts de demain. Mais on sait que de toute façon c’est ce qui nous attend à plus ou moins brève échéance.

C’est dur d’imaginer qu’on peut être enfermé à cinq dans quelques mètres carrés avec l’obligation de fournir un papier pour acheter un kilo de sucre ou nos gouttes de digitaline.

C’est dur de penser que des enfants bouillants de vie sont confinés dans un espace clos sans voir un copain, sans avoir les conseils de son maître pour comprendre une leçon.

C’est dur de savoir qu’un nourrisson doive rester toute la journée dans l’appartement de ses parents sans partager les bras de sa nounou avec ses petits compagnons.

C’est dur de savoir que des personnes âgées qui se sont difficilement adaptées à leur environnement et aux autres résidents de la maison de retraite se trouvent seules dans leur chambre, parfois sans communications possibles avec leurs familles.

C’est dur mais c’est l’occasion de réfléchir ce qu’on veut faire de notre vie et de notre société, de mettre de l’ordre dans nos valeurs pour les vivre en toutes liberté après le confinement.

Martine

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Salut mes gens,

Comme vous, j’attends. Il nous faut tenir bon.

Bises amicales à chacun mes gens.

Paulette

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Bonjour mes gens,

Voici quelques vieux textes écrits il y a trois ou quatre ans. Ils vous paraitront frais.

Semer la musique à coups de clairon,

Semer en ce milieu de printemps,

Epandre du contentement.

Récolter les fruits du pommier… et des sons,

Semer, semer les notes de musique à plein poumons.

Assoler les rythmes par saisons.

Semer encore des notes à plein poumons.

Récolter des fanfares et des orphéons.

Dépiquer, séparer le bon grain de l’ivraie,

Glaner partout l’amour et la beauté.

Je me souviens de notre sommeil paisible et profond après l’amour, dans ce grand lit ancien, entourés du papier peint à fleurs bleues. Puis, soudain de l’éveil embrumé, dû à tes ronflements puissants.

Les gens dans les rues : d’où ils viennent, où vont-ils, qui sont-ils ?

Les gens dans les rues viennent d’un utérus, vont vers la mort et sont plus ou moins humains. Ce sont les mêmes gens que dans les maisons.

A plus mes gens.

Paulette.

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Assise sur une chaise devant mon tableau blanc, à coté de la fenêtre, devant la clôture, il y avait un vieux pot de fleur. Sur le tableau, je dessine un monde de nuages aux milieux du tableau, au dessus du monde un beau vase féérique, dans le vase un bouquet de muguet et de lilas rosée. Pour essuyer le pinceau, j’ai pris un chiffon fleuri. J’ai changé mon eau sale. Je reprends mon travail sur mon tableau mais c’est un peu difficile de le finir ce tableau. Je vois par la fenêtre très loin un magasin, « Le bazar », c’est son nom. J’ai envie d’acheter des nouveaux pinceaux de toutes tailles, pour dessiner d’autres tableaux et de magnifiques dessins.

Nathalie

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Comment imaginer le monde lorsqu’on est enfermé chez soi ?

Comment imaginer ce qui se passe vraiment à l’extérieur ?

Certes, la télévision donne des informations mais sont-elles vraiment fiables ?

Internet en quelques clics nous donne une avalanche de nouvelles, toutes plus alarmantes les unes que les autres, il y aurait six fois plus de morts liés à la pandémie de Covid-19 en France qu’en Chine ! Alors que l’épidémie est partie de là et qu’ils s’y trouvent un milliard et demi d’habitants. Difficile d’y croire, comment avoir foi en de telles informations ?

Un vieux monsieur pensif était appuyé à son appui de fenêtre, il voit un pinson, il en est sûr, ce n’est pas un moineau car il a une ligne blanche sur le côté de corps. Cet oiseau frétillant de vie lui donne espoir dans l’avenir.

Martine

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Bonjour Paulette

J’ai été contente de vous entendre au téléphone cet après midi mais je n’ai pas eu la présence d’esprit de vous demander à combien vous étiez confinés chez vous. Chez moi nous sommes à trois, ma vieille mère, un ami et moi. Je suis contente de ne pas être toute seule, c’est beaucoup moins difficile.

Paulette, je me permets de vous faire une bise parce que c’est à plus d’un mètre cinquante.

Mauricette

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Bonjour mes gens,

Appel téléphonique et bise à distance de Mauricette bien reçus, merci !

Je ne doute pas que le confinement, lorsque l’on est seul, pèse lourd. Le tête-à-tête avec ‘’soi-même’’

demande beaucoup de ressources :

Financières, car il faut se nourrir chaque jour,

Intellectuelles, afin de ne pas se laisser déborder par le déballage d’informations contradictoires, se distraire de façon variée etc.,

Affectives, le confinement exclut déjà.  Si, en plus, l’impression d’être oublié s’y ajoute, le voyant est alors au rouge.

Aussi, à ce point, seul ou pas, la ressource c’est l’autre, l’extérieur ; ne surtout pas hésiter à demander de l’aide, matérielle et/ou psychologique : par téléphone, au voisin, pousser un cri à la fenêtre, appeler police secours… tous les moyens sont bons. Nul ne doit laisser un humain dans la détresse.

Nous vaincrons.

A bientôt mes gens.

Paulette.

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Un brin de bonheur dans le monde 

Chaque année dans le monde, au mois de mai on fête le muguet. Par chez moi le jour du 1er mai, on fait la braderie, tout les personnes vendent du muguet de leur jardin à tout le monde. Mais cette année à cause du virus on doit être en confinement. Dans les rues personne ne pouvait en vendre du muguet et pas de braderie. Les rue étaenit désertes, que des voitures garées !

Mais dans les maisons et les immeubles toutes les personnes ont pris leurs ordinateurs. Elles sont mises sur Internet et Facebook, elles ont mis des poèmes et des dessins de brins de muguet avec des fleurs dont des roses. Pour fêter le 1er mai et donner du bonheur à tout le monde.

Tout le monde répond par des poèmes, des cartes, des dessins de muguet. Ça m’a fais chaud au cœur de voir ça cette année.

Nathalie Lecouf

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Voyage tourterelle

Voyage au bout du monde

Emporte avec toi ce virus immonde

Traverse les mers

Prends ce monstre rouge tomate.

Qu’après avoir contaminé les hommes

Il ne s’attaque pas aux ordinateurs.

Voyage tourterelle

Voyage au bout du monde

Martine

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Bonjour à tout le monde

J’ai voyagé avec mes enfants dans un endroit où y’avait beaucoup de tourterelles, à la mer.

Il y avait une forte chaleur, j’ai cherché sur l’ordinateur une recette tomate  mozzarella. On a bien mangé.

Rahma

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Bonjour mes gens,
Comment allez-vous ?
Ici, cela passe. La famille, même éparpillée, se porte bien.
Vous restez tous courageux, même dans l’adversité.
C’est difficile, mais y’a pas le choix.
Bravo !
Bises à tous
Paulette

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Ange de la vie.
Chez moi, je répondrai aux questions que Lilas a données sur des feuilles.
Je pense beaucoup aux personnes que je connais et je me dis toujours que si on pouvait reprendre une vie normale, les anges les protègeraient.
Pour moi, je crois qu’un ange me protège dans la vie. Que l’ange me surveille et quand j’ai un problème il envoie une auréole autour de moi, un rayonnement de lumières, comme une fine étoffe lumineuse. Des bonnes personnes pour m’aider dans la vie.

Si on doit demander à Dieu de choisir de rester aux paradis ou revenir sur terre, moi je voudrais revenir sur terre, comme femme, pour faire ce que je n’ai pas accompli sur cette terre. Car je voudrais voir si les humains sont différents dans cette vie. Si je vais aux paradis je voudrais revoir les personnes que j’ai aimées de tout mon cœur, que j’ai connues sur la terre.

Ce texte c’est l’anneau de tout mon cœur de lumière et l’auréole de ma vie.

Nathalie

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Immortelle dans le cœur

Je rêve d’un parfum romantique, donneur de rêves et très léger.

Une bouteille en forme de cœur, le bouchon en forme de rose avec des feuilles argentées. Je voudrais faire mon parfum : extrait de mandarine, un peu de vanille et deux petites gouttes de rose rouge.

Le nom de mon parfum serait : « Immortelle du cœur »,  mais ce parfum n’existe pas dans la vie, Il est dans mes rêves.

Je suis toujours coquette et heureuse.

Je l’ai imaginé en rêvant quand je me suis réveillée dans mon salon, j’ai été très triste, je voulais rester dans mon rêve.

Nathalie Lecouf

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Au forum des Halles un marchand

Haranguait la foule en dansant

Son idée fixe : vendre un mainate

Oiseau malin et acrobate

Haut en couleur

Et racoleur.

Le commerçant repéra vite

Un excentrique sur ce beau site.

En toute logique

C’est historique

Il s’adressa au rigolo

« Hein qu’il est fier et qu’il est beau

Mon oiseau  rare

Sans une tare »

C’était bien vu, ça a marché.

L’oiseau bavard si bien perché

S’en est allé

Vers le Marais.

Détail troublant, il chante la nuit

Et le manant n’aime pas le bruit !

Martine 

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Dans les rues de mon quartier le confinement est respecté.

Fin du confinement. La ville de Lille s’est occupée à Faucher tous les jardins herbeux.

Pendant le confinement je me suis bien servie de mon robot.

Rahma

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Le parc des fées

Dans le parc aux milieux des fleurs de jade il y avait un l’arc magnifique, l’eau était en cristal bleu marine.

Ce jour là une fée a demandé à la reine de fêter le jour de l’Ascension et de Pâques dans ce parc. La reine et le roi ont dit oui.

Toutes les fées étaient dans le parc.

Des décorations, des cailloux multicolores autour de l’arc,  près des bancs violets les fées mettaient des œufs en chocolat et en praliné, des cloches en chocolat et des noisettes.

La reine des fées est allée au journal pour mettre une annonce pour l’Ascension et Pâques.

Le roi était perplexe. La fête de Pâques dans le parc ? Mais il téléphona aux lapins pour qu’ils viennent à la fête. Les fées, les lutins et autres animaux sont venus pour s’amuser ensemble.

Nathalie

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Sur la presqu’île de Crozon vivait un personnage hors du commun. Un barbu qui avait oublié de pousser, il était court sur pattes, un peu vouté car depuis ses 10 ans il portait son filet et son matériel de pêche sur le dos. Il était jovial, dans le pays tout le monde l’appelait Père Colateur car au bistrot il ne buvait que du café et c’était bien le seul !

Un jour il ramena sur la berge un animal peu ordinaire, pas aussi long que les poissons habituels, on aurait dit une pierre ou un gros caillou mais c’était vivant, ça bougeait, ça respirait. Par les orifices latéraux, on voyait de temps en temps se former une bulle sur fond de muqueuse rose nacrée. Il le prit délicatement et le posa dans son panier sur un lit d’algues.

Il avait à peine fait 100 mètres qu’il entendit parler :

–          Père Colateur, s’il te plait, remets-moi dans la mer

Il s’arrêta, ouvrit son panier.

–          Pourquoi veux-tu retourner à l’eau ?

–          Je viens du royaume des hippocampes, je suis leur cavalière. Je t’en supplie, dépose-moi sur l’écume d’une vague !

Le pécheur attendri fit demi-tour pour réaliser le souhait de son étrange pêche.

Martine 

Confiné.e.s mais toujours inspiré.e.s2020-07-28T10:24:17+01:00

La Production de l’Atelier d’Ecriture autour de la Thématique Solidarité

Gît par terre
Près d’un verre
Main tendue
Un passant
Le voyant
Veut l’aider
Lui parler
Main tendue

Martine

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Dans l’univers il y a une terre grande. Que sur cette terre des personnes qui aident d’autres personnes en difficulté. Quand il y a des personnes dans le froid ou qui ont un problème dans la vie. On voit qui on soutient. On lui donne de la confiance de l’aider. De vivre par lui-même et de redonner la joie de vivre avec d’autres dans ce monde très dur.

Nathalie

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Ton regard se perd, se noie.
Je te souris.
Tu es surpris.
Ton regard regarde, il me voit.
Qu’est-ce que tu dis ?
Je suis déjà passé par ici.
Et oui, je suis resté coi …
Aussi, finis les regards de bois.

Yvelise

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Chacun porte sa pierre
Et chacun en est une
En nous réunissant
Nous faisons avec nous
Un mur en pierres sèches
Qui pourtant « désaltère »
Car ainsi assemblés
On se ressemble enfin

Dominique

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Si tu tends la main
Toi le sans abri
C’est souvent en vain
Le cadet de leurs soucis
S’il leur reste un peu d’humanité
Au lieu de passer sans regarder
Faire preuve d’un peu de solidarité
Donner quelque monnaie
Un sourire, un mot gentil
Ne mets pas en péril
Ce qu’ils ont construit
Tout au long de leur vie

Marie-France

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Cette personne de solitude
Son sacrifice est en élaboration

Marcelline

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On voit qui on soutient
Il n’a rien
On lui veut du bien
On réfléchit
On réagit
Avec bon sens
Et en silence
On lui donne confiance.

Martine d’après Nathalie

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Qu’est-ce que tu dis ? Dans les yeux des personnes dans cette grande forêt qui sont perdues loin du temps et du passé dans ce monde changeant très très triste mauvais. Mais à travers le temps les personnes se font aider par une solidarité de petites fées et de mains qui donnent de l’amour et la joie. Et à manger et à boire. Et les personnes repartent dans le temps et ils disent ensemble : « Ton regard regarde, il me voit. »

Nathalie d’après Yvelise

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Un mur en pierres sèches te protège :
D’une pluie de maux,
D’une charretée de gros mots,
Du monde des sots ?
Et tu consolides ton rempart
Avec la compassion, les regards bons.
Nous nous construisons.
Nous faisons avec nous.

Yvelise d’après Dominique

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Au lieu de passer sans regarder
Que ce que nous connaissons déjà
Regardons ce qui autour de nous passe
Et qui un jour aura disparu
Toutes les vies diverses et fragiles
Toutes incomplètes et toutes reliées
Les unes aux autres pour mieux
Faire preuve d’un peu d’humanité

Dominique d’après Marie-France

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Cette personne de solitude
A besoin de sollicitude
Pour qu’elle trouve son chemin
Au milieu de ce monde incertain
Chaque pas est un calvaire
Et pourtant il faut le faire
En pensant qu’au bout de la route
Il n’y aura plus de doute
Encore un peu d’attention
Son sacrifice est en élaboration

Marie-France d’après Marcelline

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« Ma bonne Dame
Un sou pour manger »
Une piécette dans sa main
Il la voit
La retourne
C’est bien peu !
Un tien vaut mieux que deux tu l’auras

Martine

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Un homme très solitaire qui n’avait d’autre souci dans la vie que celui de se plaindre de son sort, se vit soudain jeté à la rue, sa maison abattue par l’effet d’un tremblement de terre.
Son voisin miséreux qui n’avait jamais eu de maison l’accueillit et l’hébergea sous sa tente dont la souplesse avait résisté à la catastrophe. Le premier cessa de se plaindre et, changeant de caractère, passa le reste de ses jours à se réjouir de ce que le mauvais sort lui eût donné un ami.
On ne se révèle que par les autres.

Dominique

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Albert entre au supermarché, abondance de gens et de denrées.
Puis là bas, au rayon charcuterie, un cercle vide et au milieu un clochard qui ne sent pas bon, qui compte et recompte ses pièces. Il montre sa monnaie à Albert.
« Combien le saucisson ? Et je peux aussi le pain ? ».
« Oui, lui dit Albert, c’est bon ! ».
On ne peut pas laisser le monde comme il est.

Yvelise

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Une petite fille vit dans un jardin au pied d’un arbre. Par terre un petit oiseau blessé qui ne pouvait plus voler. Et la petite fille prit l’oiseau, le mit dans une boîte de chaussures, doux avec une couverture et elle donna à manger et à boire.
Dans cette vie toute personne et tout animal doit être aidé.

Nathalie

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Lorsque l’on t’aborde
Reçois les gens avec un sourire
Cela entraîne
Une réaction en chaîne
Même les gens moroses
Voient la vie en rose
Le sourire est contagieux
Et rend heureux
Celui qui le reçoit
Il ne coûte rien, et donne beaucoup
A user sans modération

Marie France

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La Production de l’Atelier d’Ecriture autour de la Thématique Solidarité2020-07-28T10:24:00+01:00