Quelle année ! Après des semaines de confinement et un avenir incertain, le coronavirus a bien failli gâcher nos vacances d’été.
Le projet Vacances familles du centre social Lazare Garreau a failli ne pas voir le jour. Pourtant, des familles avaient depuis janvier 2020 planifié la destination, le mode d’hébergement, les actions d’autofinancement,… Les demandes de financement auprès de la CAF, VACAF, la Fédération nationale des centres sociaux et l’ANCV avaient été faites aussi en temps et en heure.
17 mars 2020, annonce du confinement en raison d’une pandémie : situation inédite pour tous les habitants. Cette crise sanitaire a perturbé l’équilibre et le quotidien de chacun et a eu un impact sur les relations familiales, les conditions de vie des ménages, la gestion du quotidien.
Les formes et la durée de cette mise en quarantaine ont été variables et vécues différemment selon les personnes. Cela a été difficile notamment pour les familles des quartiers prioritaires.
Les manières de vivre le confinement ont été uniques et singulières pour chacun d’entre nous en fonction : des lieux de vie (surface des espaces de vie ; nombre de personnes sous le même toit ; espace extérieur ou pas ; maison ou appartement ; …) ; de la situation personnelle (en couple, en famille, en parent isolé, …) ; de la place dans la famille (père, mère, jeune adulte revenu au domicile parental, adolescent, enfant) ; et enfin évidemment de la situation professionnelle et financière.
Cette expérience inédite de mise en quarantaine venait se confronter, se heurter aux histoires personnelles et familiales et venaient révéler certains aspects de la vie familiale, avec d’éventuelles conséquences psychologiques sur les relations familiales.
Pour certains parents, le confinement était une aubaine et l’occasion de réunir les enfants sous le même toit pendant un temps et partager des moments ensemble, de veiller sur eux (quitte à les garder lors de la période de déconfinement) ; pour d’autres, en particulier pour certaines mères de famille, c’était une exacerbation de la « charge mentale » habituelle, des enfants qu’il fallait occuper en fonction de leur âge dans des espaces parfois réduits auquel il fallait ajouter les tâches ménagères quotidiennes, et certaines le télétravail.
Pour d’autres familles, le confinement était un miroir grossissant qui venait exposer le couple ou la famille à ses dysfonctionnements et ce, sans les exutoires habituellement présents (le travail ou l’école, les activités physiques, les liens sociaux et amicaux…). Cela a pu être une source de stress importante et de tension familiale.
Ainsi, la perte de la routine quotidienne, la limitation des rapports sociaux voire familiaux et des activités physiques, la peur de la contamination, et pour beaucoup l’inquiétude financière ont confronté les familles à une nouvelle réalité qui a eu des conséquences mesurables (troubles du sommeil, un repli sur soi, tensions familiales, une irritabilité accrue ; une sorte de syndrome de stress post-traumatique, du fait de l’enfermement, la peur de la contamination,…).
Face aux situations tendues qu’a pu provoquer le confinement dans certaines familles, le centre social pensait qu’il était nécessaire de maintenir des repères structurants tant pour les parents que pour les enfants. Réduire le stress, renouer les liens, retrouver de la sérénité, changer d’environnement, diminuer la tension suite à la crise sanitaire en maintenant les vacances familles.
Cela s’est fait en mettant en place tous les protocoles sanitaires nécessaires pour garantir la sécurité des familles et des accompagnatrices, que ce soit au centre, dans le bus, au camping et au retour du séjour. Le nombre de familles bénéficiaires a été réduit -après désistement de certaines- de 7 à 5 familles afin de garantir les gestes barrière, notamment dans le bus.
Ainsi, 25 personnes ont pu partir cette année au Camping Club « L’Evasion » en Vendée du 25 juillet au 1er août. Au programme, détente, piscines, toboggans, plage et lagon, activités sportives, soirées dansantes, karaoké, magie,…. tout en respectant les gestes barrière. La fréquentation du camping étant moindre cette année, cela a grandement facilité les distanciations physiques.
De plus, afin de découvrir la région, les familles ont pu visiter la 2ème ville de Vendée, les Sables d’Olonne, d’où part la fameuse course le « Vendée Globe » (course à voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance qui a lieu tous les 4 ans ; le prochain départ aura lieu en novembre). Les familles avaient donc quartier libre et ont pu visiter la ville, aller au restaurant pour certaines, faire les commerces, et aller se baigner sur la grande plage (d’autant qu’il faisait chaud). En fin d’après-midi, elles ont pris une navette fluviale gratuite pour aller sur un autre port (ponton de départ du Vendée Globe), d’où les familles ont pu admirer quelques bateaux à voile de la course, puis finir la journée par un marché nocturne sur l’un des quais.
Comment bien se changer les idées et surtout « respirer » après ce qu’on a vécu?! Le projet des vacances familles sert beaucoup à cela ; il était d’autant plus appréciable cette année. De quoi nous donner de l’énergie pour une rentrée qui s’annonce tout aussi imprévisible….